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Célébrations de la nature

John Muir

José Corti

  • Conseillé par
    21 octobre 2019

    Glaciers, écureuils, séquoïas et moutons sauvages

    John Muir fait partie de ces passionnés inclassables dont la vie et l’écriture continuent de nourrir nos esprits et nos sensibilités. Marcheur infatigable, botaniste érudit, écrivain lyrique et subtil, il a contribué à la création des parcs nationaux aux États-Unis, en particulier le Yosemite Park en Californie, qui fut son terrain de prédilection. Dans le dernier texte, John Muir se fait d’ailleurs offensif contre la cupidité humaine, qui détruit les forêts états-uniennes à vue d’œil.
    Chacun de ces textes – articles, chapitres tirés d’ouvrages – est un bijou d’intelligence et de sensibilité, mêlées si intimement qu’elles procurent une grande joie de lecture. La géologie des canyons, la laine du mouton sauvage, l’écureuil de Douglas, les geysers, les séquoias, le cincle d’Amérique (cet oiseau étonnant qui ne quitte jamais les rivières) sont l’objet non seulement d’une précision remarquable, mais aussi d’une attention infinie ; on pourrait même parler de tendresse ou d’affection. Pourtant, les équipées incroyables de Muir ne sont pas de petites promenades : il escalade seul des sommets de 3000 ou 4000 mètres, dort sans couverture en plein blizzard, et ne doit parfois sa survie qu’à des hasards merveilleux. Mais le récit n’est jamais dramatique, Muir ne prend pas la pose avantageuse de l’aventurier : tout est simple et léger.
    Ce qui ressort de ces textes, c’est l’incroyable poésie d’un regard ébloui sur le monde, et un enthousiasme communicatif. Le livre refermé, il nous tarde d’aller voir dehors, observer notre nature d’Europe de l’ouest, moins grandiose ; on se surprend alors à la considérer d’un œil différent, comme régénéré !

    Frédéric