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Vipère au poing

Hervé Bazin

Le Livre de poche

  • Un classique captivant

    Vipère au poing est un classique de la littérature qu’il me tardait de lire, et pourtant, il prenait la poussière dans ma bibliothèque. Je remercie donc Herbe Folle qui m’a proposé de le lire en Lecture Commune et grâce à qui j’ai enfin pu enfin découvrir ce roman.

    J’ai ainsi pu faire la rencontre de Jean Rezeau et ses frères. Au début, ils vivent la belle vie, dans l’insouciance, sous la garde de leur grand-mère. Mais lorsque cette dernière meurt, l’enfer commence. En effet, leurs parents reviennent vivre au domaine familial. Il n’y a pas grand-chose à craindre (ni à attendre) du père. Celui-ci est passif, ne prend pas parti, il subit sa femme afin d’être tranquille et de pouvoir vivre sa vie. C’est une toute autre histoire concernant Folcoche, la mère. Celle-ci est autoritaire et tyrannique. Elle prend plaisir à imposer ses règles (arbitraires, il va sans dire) et à faire plier ses fils. Vipère au poing, c’est donc l’histoire d’un combat entre une mère et ses fils, d’une lutte, d’une résistance.

    Ce qui est tout particulièrement intéressant et prenant, c’est de voir la perte de pouvoir progressive de Folcoche. Plus ses enfants grandissent, mieux ils savent se défendre, cherchent à s’émanciper et le combat se fait de plus en plus violent. Elle doit donc mettre en œuvre d’autres stratégies, voire même faire des concessions, et le récit devient plus captivant.

    Il est effarant de voir tant de haine et de désamour. Les deux camps ne reculent devant rien pour faire flancher l’autre. Cela fait froid dans le dos, surtout lorsque cette relation devient ambigüe : cela semble devenir un jeu dont ils ne peuvent pas se passer, voire leur raison de vivre. On ne peut même pas se rassurer en se disant que ce n’est qu’une œuvre de fiction, puisque l’auteur s’est très largement inspiré de sa propre vie.

    Ce qui est dommage, par contre, c’est que plus il grandit, plus Jean – le personnage principal – devient insupportable tant il est arrogant, imbu de lui-même, présomptueux et méprisant. Certes, ce sont les circonstances de son enfance qui veulent cela, mais cela m’a un peu gâché la fin de ma lecture.

    Pour conclure, Vipère au poing est un classique très prenant. La constante opposition existant entre les personnages est passionnante et remarquablement bien décrite et mise en scène.