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Conseils de lecture

Éditions de L'Olivier

17,50
Conseillé par (Libraire)
6 mai 2019

Le facteur du Pays de Caux

Raconter un monde qui disparait. C’est ce que Robert Cottard, facteur, réalise avec « Les Calendriers », se souvenant de ces moments de fin d’année où les étrennes ouvraient les portes des masures normandes sur des personnages hors du commun. Il trace des portraits tendres ou féroces de ces paysans vieillissants. Avec humour.

Eric Rubert

On y découvre parfois des plans de ville comme Dieppe ou Rouen. Ou bien des horaires des marées ainsi que la liste des départements français. Au recto une tempête de noroît balaie le phare d’Ouessant. Au verso, un rouge soleil couchant explose sur la plage des Salines. Mais aujourd’hui, on le voit de moins en moins, il n’est plus là que par effraction, par oubli. C’est ainsi: le calendrier des Postes est en train de disparaître. Pourtant pendant plus de 30 ans, Robert Cottard, facteur à Gonneville-la-Mallet, un bourg de 1500 habitants dans le pays de Caux, à quelques kilomètres d’Etretat, a porté en fin d’année ce miraculeux bout de carton dans tous les foyers de sa tournée pour récolter ses étrennes, susceptibles de lui offrir un nouveau mitigeur pour sa douche. Robert a exercé son métier « jusqu’en 2000. Depuis il écrit ». Et ce qu’il écrit et décrit dans son livre, ce sont ces rencontres au cours duquel, une fois par an, chacun délivre son estime ou son amitié à l’aune de quelques piécettes ou billets.

On franchit avec Robert, les portails souvent gardés par de terribles cerbères, on rentre dans de modestes cuisines pour boire avec lui une bolée de cidre ou un vin de l’année de sa naissance. Et Robert découvre peu à peu des secrets bien gardés. C’est qu’ils sont drôles ces « clients » qui montrent, le jour où ils doivent ouvrir leur porte monnaie, leur vrai visage. Et l’auteur les croque à sa manière avec un réel humour, des jeux de mots finement cachés et même quelques contrepèteries.
C’est toute une petite comédie humaine qui nous est ainsi proposée, sous forme de chapitres proches de nouvelles écrites par le regard indulgent d’un homme bienveillant et amoureux des mots.

On se dit souvent que nous sommes plus proches de l’univers de Maupassant que de celui du XXI ème siècle même si la 4 L de la Poste a remplacé la diligence ou le fiacre. Pas de nostalgie néanmoins ou de regrets. C’est ainsi, le monde tourne et Robert Cottard le regarde tourner en saluant à l’occasion ces personnages, sans les mythifier ou les doter de nobles sentiments illusoires. Robert regarde, écoute, écrit, décrit, avec un oeil bienveillant mais sans nostalgie. Dans un livre agréable et léger.


Conseillé par (Libraire)
2 mai 2019

L'usage de l'Europe

Remonter le Danube à vélo avec un ami ukrainien est une belle aventure, mais ce qui intéresse Emmanuel Ruben est moins le récit, souvent drôlatique, parfois exalté, de cette équipée qui n'hésite pas à emprunter les chemins de traverse, que la longue méditation qu'elle nourrit sur l'Europe, ce «vieux continent vieillissant».
Méditation sensible et mélancolique dans la partie «balkanique» du parcours, Roumanie, Bulgarie, Serbie, Croatie, qui sont pour Emmanuel Ruben le cœur battant de l'Europe, où se mêlent les langues, où les minarets rappellent que l'empire Ottoman fait partie de notre histoire à nous Européens, et où les multiples rencontres façonnent l'image d'un humanité diverse, souffrante et pourtant généreuse (la rencontre de Zanko, le trompettiste, et de sa famille de Tziganes sortis d'un film de Kusturica, au coucher du soleil, sur une terrasse dominant le Danube, est la plus poignante).
Méditation inquiète et désabusée au fur et à mesure qu'on se rapproche d'une Europe «germanique», Hongrie fortifiée de Viktor Orban, où les rencontres se font rares, Autriche aseptisée, et Bavière amnésique où errent ici où là les fantômes du nazisme, où on ne rencontre plus personne.
Emmanuel Ruben met abondamment l'histoire au service de son propos, depuis l'épopée de Samuel 1er, le tsar qui unifia les Balkans au XIe siècle jusqu'à celle des guerres fratricides qui les déchirèrent dans le dernier XXe siècle, et dont les ruines de Vukovar sont la sinistre trace. Mais il invite aussi, et à chaque moment, la géographie, car il n'oublie pas qu'il a été et est toujours géographe. L' acuité du regard donne au paysages traversés une présence presque palpable, et le goût pour les noms de lieux et leurs sonorités, villes - Odessa, Galaţi, Olteniţa, Baikal, Novi Sad, Esztergom-, et contrées -Dobroudja, Valachie, Voïvodine, Wachau- ajoute à la musicalité d'une écriture ample, dont le déroulé, tantôt apaisé, tantôt fougueux semble épouser celui du fleuve.
Mélancolie, acuité du regard, musicalité de la langue, humanité. On pense évidemment à Nicolas Bouvier et à "L'usage du monde", ce merveilleux livre dont la lecture en a marqué plus d'un. e. Le voyage de Nicolas Bouvier l’emmenait de Genève et de l'Europe, dont il fuyait l'ennui, vers l'Orient, métaphore d'un monde où apprendre à vivre. Le voyage d'Emmanuel Ruben le ramène, et nous avec lui, vers l'Occident, et la réalité du monde où il nous faut vivre, celui d' une Europe confrontée comme il l'écrit, «non à une crise des migrants, mais à une crise des valeurs», celui d'une Europe qu'il nous faut non plus fuir, mais réinventer, réécrire.

Jean-Luc.


La vengeance d'une femme est douce et impitoyable

Actes Sud

23,80
Conseillé par (Libraire)
27 avril 2019

La vengeance est un plat qui se mange froid

Les lecteurs habituels de C Läckberg vont être surpris, voire désarçonnés. Pas de Erica Falck pour mener l'enquête. Fjällbacka est seulement évoquée, car l'action se déroule à Stockholm.
L'auteure suédoise s'engage dans une nouvelle aventure avec ce roman en prise directe avec les mouvements féministes actuels. La cage dorée c'est la prison sans barreau dans laquelle est enfermée, Faye, femme d'un richissime homme d'affaires qui lui impose un mode de vie calqué sur les apparences et les principes du libéralisme outrancier. Soumise, lestée d'un passé mystérieux, Faye va peu à peu se réveiller et révéler sa véritable personnalité. Et le roman, un peu crispant va trouver avec l'épanouissement de l'épouse trompée une forme de libéralisation. Les propos envers les hommes sont durs mais C Läckberg décrit le machisme d'un monde des affaires gonflés à la testostérone.
A travers ce portrait attachant et exemplaire, elle nous tient en haleine jusqu'au dernier mot de la dernière page, en excellente romancière de polar qu'elle est.
Une lecture agréable et passionnante.

Eric.


Conseillé par (Libraire)
25 avril 2019

L'incontournable

Aveugle, sourde et muette. Voici les caractéristiques d'Hellen Keller.
Dans ce roman jeunesse, découvrez comment Hellen arrivera à communiquer, mais également renouer avec les choses simples de la vie.
Une histoire vraie qui saura nous toucher, nous chambouler.

Coup de cœur de Lou.


18,00
Conseillé par (Libraire)
24 avril 2019

Enchanteur !

Album jeunesse.
Un album enchanteur ! Publié en 1949 aux États-Unis, et enfin édité en France par les éditions Mémo.
L'histoire de trois oursons qui découvrent le monde des gens.
C'est drôle, loufoque, merveilleusement illustré.

Conseillé par Sylvie