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Conseils de lecture

Sabine Wespieser Éditeur

23,00
Conseillé par (Libraire)
25 mars 2024

Chronique des petites gens

Dans la Vienne des années 60, encore en pleine reconstruction, le jeune Robert survit en louant une chambre chez une veuve de guerre et en aidant au marché des Carmélites.
«Mais voilà que le café du marché avait fermé. C'était un bistrot sombre et mal entretenu. Le gérant, un ex-viticulteur du Südburgenland entre les mains duquel la vigne avait expiré, l'avait repris après le guerre et laissé végéter toutes ces années».
Robert reprend le café. Il ne parvient pas à lui trouver de nom ; ce sera le café sans nom que fréquentent bientôt les petites gens du quartier, auxquels Robert sert «du café, de la limonade, du soda-framboise, de la bière, du vin du Stammersdorf et de Gumpoldkirchen (…) et pour manger des tartines de saindoux et des stick salés».
C'est la chronique tout à la fois légère et mélancolique du quotidien de ce café sans nom que tient pour nous le beau roman de Robert Seethaler, entre portraits hauts en couleur et monologues intérieurs désabusés, dans une langue aussi dépouillée d'artifices que le sont les vies qu'il décrit.
Les saisons passent, puis les années. Le propriétaire vend l'immeuble. Robert doit fermer le café, mais il ne le fera pas sans donner une grande fête d'adieu, avec tous ses clients. On danse toute la nuit sur des vieux morceaux de musique américaine de ces années-là.. Et c'est beau et poignant, comme un film d'Aki Kaurismäki....

Jean-Luc


9,20
Conseillé par
23 mars 2024

« Depuis toujours, je suis folle des images »

C’est comme reprendre un livre depuis longtemps perdu, et qui pourtant fascine par sa fraîcheur et son énergie. Voilà une très belle surprise que cette anthologie : de 1966 à 2002, un itinéraire dans la poésie d’une auteure aujourd’hui connue comme essayiste surtout. On ouvre une porte depuis trop longtemps fermée, et vous saute aux yeux la belle audace du surréalisme flamboyant, celui de Breton et Desnos, avant que leurs continuateurs l’usent jusqu’à la corde. On revient aux sources d’un lyrisme révolté et sauvage. Annie Le Brun nous mène dans des espaces oniriques, ouvre pour nous le petit théâtre somptueux du rêve et du désir, peuplé d’images fortes - rappelons qu’elle a beaucoup fréquenté le marquis de Sade… Humour et affirmations péremptoires, provocation et gravité vont de pair. Excès aussi, c’est la loi du genre.

Comme souvent en poésie, on ne « comprend » pas tout. Parfois oui, parfois non. Et alors ? On entre, on goûte, on expérimente, on entrevoit. On rit. On se réjouit.

« La délicatesse est sauvage ou n’est pas » : tout un programme.
Frédéric


Journal d'une navigatrice

Delcourt

24,95
Conseillé par (Libraire)
21 mars 2024

Plein d'émotions !

Une excellente bande dessinée illustrée par Maud Bénézit où Clarisse Crémer nous raconte comment elle devenue navigatrice. Le récit est essentiellement centré sur les 87 jours de navigation du Vendée Globe 2020. Elle évoque avec une belle sincérité son quotidien à bord, ses doutes, ses peurs, mais aussi la joie, voire l'euphorie.
Le dessin dessin épuré met bien en valeur cette folle aventure.
Un récit au ton très personnel, loin des stéréotypes. Une belle découverte !

Je vous recommande aussi de la même dessinatrice "Il est où le patron".

Vanessa


19,00
Conseillé par (Libraire)
21 mars 2024

Lionel Duroy alterne entre les romans intimes et les récits historiques. Dans "Sommes-nous devenus des criminels?", l'auteur se met à la place du maréchal Paulus qui commandait l'ensemble des troupes allemandes pendant la bataille de Stalingrad, et lui donne la parole.
Comment un officier qui n'était pas un nazi, et même plutôt "quelqu'un de bien", a t-il pu obéir à des ordres absurdes et envoyer ses hommes, des milliers d'hommes, à la mort ? A la fin de la guerre, Friedrich Paulus restera dix ans détenu en URSS. Une durée propice à la réflexion.Petit à petit, l'homme s'interroge sur son parcours, ses compromissions, ses aveuglements. Il ne sera pas condamné par le tribunal de Nuremberg mais il témoignera contre sa hiérarchie nazie.
Lionel Duroy ne donne pas de réponse toute faite, il montre la complexité, interroge le devoir d'obéissance et le devoir moral. Il fait le lien avec la guerre en Ukraine et le rôle des officiers russes. Un texte malheureusement d'une grande actualité.

Vanessa


21,00
Conseillé par (Libraire)
21 mars 2024

Savoureux

Abir Mukherjee est un écrivain britannique d'origine indienne qui situe ses romans policiers en Inde dans les années 20, au moment où l'Empire colonial vacille. On suit les aventures de ses deux héros, très attachants : le très british capitaine Wyndham et le sergent indien Satyendra Banerjee. Les Ombres de Bombay se situe en 1923 alors que Gandhi est emprisonné, les violences entre hindouistes et musulmans se déchaînent. "Diviser pour mieux régner" semble être la devise des anglais. Ces romans sont de véritables voyages historiques dans ce pays, le contexte historique est riche, bien documenté.
Ces livres, et ce dernier tout particulièrement, se lisent avec délice car il y a beaucoup d'humour et d'auto dérision.
A déguster avec un chaï !

Vanessa