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Conseils de lecture

Otis Kidwell BURGER

Rue de l'échiquier

12,90
Conseillé par
25 juin 2022

Il suffit d'être, une fois, pleinement vivants

Parfois l'amour est une saison, quelques mois en suspens, le temps d'un amour caché mais lumineux, dans l'évidence d'une nature accueillante. Quarante-six sonnets délicats et d'une impressionnante maitrise, d'une auteure presque inconnue en France. Quarante-six visions de l'été 1957 sur les monts Catskill au nord de New-York, dans cette vieille demeure que partagent deux couples et leurs enfants. Une liaison semble se nouer entre l'auteure et l'autre homme. Liaison à trois car la nature s'invite toujours, dans ses plus infimes manifestations comme dans ses cycles immémoriaux. C'est elle qui nous montre l'écoulement du temps, qui nous rappelle qu'un été n'est pas une éternité.
Pourtant ces poèmes ont échappé au temps : ils sortiront d'un tiroir soixante ans après la disparition des principaux protagonistes, soixante ans après l'incendie de la vieille bâtisse des monts Catskills. Le Temps retrouvé, par la grâce d'une jeune femme qui écrivait d'une main ferme, la nuit, dans la cuisine.

Frédéric


25,00
Conseillé par (Libraire)
23 juin 2022

Une ode à la liberté

A 60 ans, Josy choisit un autre chemin. Elle part, elle quitte sa famille, sans rien dire. Elle va vivre dans une caravane, faire des rencontres, découvrir d'autres vies, et... se découvrir.
On apprécie le trait délicat d'Aimée De Jongh pour cette histoire sensible.

Touchée.

Vanessa

A découvir de Aimée De Jongh : "Jours de sable" chez Dargaud (prix Quai des Bulles 2021)


En lutte

1

Delcourt

24,95
Conseillé par (Libraire)
22 juin 2022

Passionnant, instructif, touchant

Quelle joie de retrouver Fabien Toulmé ! A La Grande Ourse, on l'adore ! De "Ce n'est pas toi que j'attendais" en passant par "L'Odyssée d'Hakim", "Suzette"... nous sommes charmés par ce nouveau roman graphique "En lutte".

L'auteur nous livre une oeuvre engagée, tendre, pleine d'empathie. En lutte, c'est l'histoire de 3 femmes dans 3 pays, le Brésil, le Bénin et le Liban. Des femmes qui luttent pour une vie meilleure, plus de justice et d'égalité, de démocratie. Passionnant, instructif, touchant.

Vanessa et Eric


16,00
Conseillé par (Libraire)
22 juin 2022

Vertigineux

Nous avions pris une claque avec Le Démon de la Colline aux Loups qui a révélé la naissance d’un écrivain.

Dimitri Rouchon-Borie passe le plus clair de son temps dans les tribunaux, qu’il appelle « la justice ordinaire », celle des tribunaux correctionnels, des comparutions immédiates. De ces heures dans les prétoires, il reconstitue une forme d’humanité. Il donne à entendre l’indicible, l’incompréhensible, l’extraordinaire caché dans l’ordinaire.

C’est l’histoire de personnes que l’on ne rencontre guère, ces êtres transparents, ces « gens de peu » dont on ne peut dire si il faut les plaindre ou les moquer. Beaucoup sont des déclassés, des sans amour, des alcooliques, des drogués, pour qui le tribunal en comparution immédiate est une étape connue d’un parcours habituel. C’est la France des tournées de la Bac du samedi soir, celle des heurts de voisinage, du racisme ordinaire, de la bêtise ordinaire. De la détresse ordinaire. Même les magistrats sont à dimension humaine, sidérés parfois par ce qu’ils entendent et les avocats ne sont pas les ténors médiatisés. Ils, elles essaient de défendre l’indéfendable au nom du droit et du respect dû à chaque individu. L’auteur ne prend pas partie, il révèle ce qu’il appelle « les plaies de la vie ordinaire » et nous laisse le soin de tenter de les panser, de les penser.

Chronique complète :

Nous avions pris une claque. Une sensation de vertige. La lecture de « « Le Démon de la Colline aux Loups », cette plongée dans les ténèbres, avait révélé la naissance d’un véritable écrivain.

On ne peut comprendre les livres de l'auteur, Dimitri Rouchon-Borie, si on ne sait qu'il passe le plus clair de son temps dans les tribunaux, non pas pour des procès retentissants mais pour ce qu’il appelle « la justice ordinaire », celle des tribunaux correctionnels, des comparutions immédiates. De ces heures dans les prétoires, il reconstitue une forme d’humanité. Il donne à entendre l’indicible, l’incompréhensible, l’extraordinaire caché dans l’ordinaire. La quatrième de couverture dit à juste titre que Fariboles est dans « la lignée de Raymond Depardon et de sa 10 ème Chambre » dans laquelle le cinéaste a posé simplement sa caméra et filme en plans fixes les accusés. Dimitri Bouchon-Borie remplace la caméra par les mots, ses mots et s’il ne transpose pas la réalité objective, il nous la montre plus concrètement, plus réellement. Les mots sont essentiels dans une salle d’audience. Ce sont eux qui sont les premiers marqueurs sociaux, eux qui définissent extérieurement un être mieux que son attitude ou ses vêtements.

« Je suis le bouquet mystère » dit un inculpé, plus sûrement le bouc émissaire d’un milieu social où l’on ne dispose pas du vocabulaire nécessaire pour s’intégrer. Que l’on ne s’y méprenne pas, ce livre n’est pas un recueil de bons mots, une sorte de « Brèves de tribunaux » même si certaines scènes prêtent parfois à sourire tant le réel dépasse l’imaginable. Le presque criminel côtoie l’insignifiant, la colère presque assassine bordure un problème de circulation. C’est l’histoire de personnes que l’on ne rencontre guère, ces êtres transparents, ces « gens de peu » dont on ne peut dire si il faut les plaindre ou les moquer. Beaucoup sont des déclassés, des sans amour, des alcooliques, des drogués, pour qui le tribunal en comparution immédiate est une étape connue d’un parcours habituel.
C’est la France des tournées de la Bac du samedi soir qui nous est dite, celle des heurts de voisinage, du racisme ordinaire, de la bêtise ordinaire. De la détresse ordinaire.

Même les magistrats ici sont à dimension humaine, sidérés parfois par ce qu’ils entendent et les avocats ne sont pas les ténors médiatisés. Ils, elles essaient de défendre l’indéfendable au nom du droit et du respect dû à chaque individu. L’auteur ne prend pas partie, ne dit rien d’autre que sa vérité, celle des attitudes, des expressions, des à côté de la salle du tribunal. Il révèle ce qu’il appelle « les plaies de la vie ordinaire » et nous laisse le soin de tenter de les panser, de les penser.


Emilio Sánchez Mediavilla

Anne-Marie Métailié

20,00
Conseillé par (Libraire)
9 juin 2022

Rendez-vous en terre inconnue

Le Festival Etonnants voyageurs a donné le fameux Prix Nicolas Bouvier 2022 au livre "Une Datcha dans le Golfe" du journaliste espagnol Emilio Sánchez Mediavilla aux éditions Métaillié.
Ce qui a attiré mon attention car j'aime les récits de voyage, et quel voyage ! En lisant ce récit, on pense aux romans graphiques de Guy Delisle qui accompagnait sa femme en Birmanie, en Corée du Nord, à Jérusalem...
Avec autodérision, l'auteur nous raconte ses années passées dans cette petite monarchie du Golfe, Bahreïn. Qui connait ce confetti relié à l'Arabie saoudite par un pont ? Quelques milliardaires, quelques expatriés et de nombreux esclaves... Ce livre est un véritable rendez-vous en terre inconnue. Et si l'auteur a le sens de l'humour, il décrit avec précision la situation des habitants dans ce pays autoritaire, celle des journalistes et des opposants, celle des travailleurs étrangers, situation qui s'est aggravée suite aux printemps arabes et aux manifestations sur la place de la Perle.

Un récit atypique, sympathique et instructif.

Vanessa