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Confessions d'un bon à rien, Mémoires
EAN13
9782246829089
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Confessions d'un bon à rien

Mémoires

Grasset

Indisponible

Autre version disponible

La directrice du lycée de Beer Sheva eut ce jugement définitif sur le petit
Elie  : «  Ah, celui-là, c’est un bon à rien  !  Il faudra lui dénicher une
institution à poigne, sinon ça finira mal pour lui…  » . Le «  bon à rien  »,
né dans l’immédiat après-guerre  et dans une configuration tragiquement
exemplaire de l’époque, s’est forgé  la plus magnifique des existences.
Son père, Michaël Yhiel Shkolnik, est né en 1910 en Bessarabie, qui faisait
alors partie de l’empire russe, puis de la Roumanie, puis de la Moldavie.
Officier dans l’Armée Rouge, il participera aux grandes batailles du front de
l’Est (Leningrad, Moscou, Stalingrad.) Sa mère a survécu à la déportation mais
y a perdu deux enfants et y laissera sa santé mentale…
Le jeune Elie nait à Bucarest en 1946.  C’est là qu’il apprend le français.
Son père ne songe qu’à fuir la Roumanie communiste et à gagner Israël  . Un
jour il disparait, enlevé par la Securitate et emprisonné trois mois à cause
de ses demandes répétées de visa. En 1961 leur parvient enfin un «  certificat
de voyage  », Israël «  achetant  » à l’époque des Juifs à l’Etat roumain («
notre meilleur produit d’exportation avec le pétrole  » dixit Ceaucescu). Au
sein de la «  drôle de famille  » qui accueille les arrivants en Terre
promise, l’oncle Avi exercera une profonde influence sur l’adolescent, d’où le
choix d’un nouveau patronyme  : Barnavi.
Après un séjour d’un an dans un kibboutz au nord du Neguev, les retrouvailles
avec ses parents sont douloureuses  : son père sera plus tard placé dans un
Ehpad, et sa mère internée pour démence. Elie travaille pour payer ses études
au collège français Saint-Joseph de Jaffa. Incorporé dans Tsahal, parachutiste
volontaire, bientôt officier, il participe à   la Guerre des Six Jours puis
comme réserviste à la première guerre du Liban et à l’opération «  Paix en
Galilée  ».
A Jérusalem puis à Tel Aviv, des études de sciences politiques et d’histoire
le font se passionner pour la séquence historique qui va de la fin du Moyen
Age à la Révolution française.
La France devient sa « seconde patrie intellectuelle et affective ». Il part
faire sa thèse de Doctorat à La Sorbonne et c’est à Paris que se font les
rencontres essentielles pour la suite de sa carrière intellectuelle  : Roland
Mousnier, Pierre Chaunu, Pierre Nora, Jacques Revel, François Furet, Jacques
Le Goff…
La politique va prendre une grande importance, parallèlement à son activité
d’historien  : enseignant en Allemagne, à Montréal, à l’ENS d’Ulm, à Limoges,
à Reims, il retournera vivre à Tel Aviv avec sa nouvelle épouse Kirsten
rencontrée à Francfort. Membre du comité central du parti travailliste, il
décline le poste de chef de cabinet de Shimon Peres pour apporter son appui à
Shlomo Ben-Ami. L’assassinat de Rabin met fin au processus de paix auquel il
avait œuvré sans relâche.
Ambassadeur d’Israël en France de 2000 à 2002, il décrit ici l’envers des
coulisses tout en brossant mille portraits de ses interlocuteurs à Paris
(Lanzmann, Sarkozy, Chirac, Villepin, Jospin, Régis Debray, Edwy Plenel, Jean
Daniel, DSK…).
Débarqué de son ambassade par Shimon Peres, il  prend une année sabbatique
pour proposer la création d’un musée de l’Europe à Bruxelles et consacrera de
longues années à cette passion européenne tout en reprenant son enseignement
d’histoire à l’université de Tel Aviv et la direction scientifique de la
Maison de l’histoire européenne à Bruxelles.
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