- EAN13
- 9782251920344
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 13/09/2024
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Belles Lettres 27,00
Penser aux tableaux du XVIIIe siècle ou au mobilier de style Louis XV c’est
imaginer un camaïeu de tons pastel où le bleu ciel le dispute au rose pâle et
au vert céladon, y compris dans des contextes solennels où cette explosion de
couleurs lascives semble aujourd’hui assez incongrue. Comment expliquer
l’engouement de l’époque pour ces teintes audacieuses et leur utilisation dans
de nombreux domaines ? Plus encore, en quoi le siècle des Lumières a-t-il été
le témoin d’une révolution – dont nous sommes encore les héritiers – dans la
façon de percevoir les couleurs ? Pour répondre à ces questions, Aurélia
Gaillard procède à une relecture attentive des textes évoquant la couleur dans
l’Antiquité, au Moyen Âge et à la Renaissance. Elle restitue un ancien monde
où les couleurs n’existaient que dans le cadre de corps de métiers sectorisés,
revêtaient souvent une valeur symbolique, sans vocabulaire précis pour en
caractériser les teintes et les nuances. C’est ensuite à la faveur de
découvertes scientifiques et d’évolutions techniques que le XVIIIe siècle
connaît une désectorisation des couleurs, un élargissement des gammes
chromatiques, une conceptualisation des couleurs en tant que telles (avec leur
mathématisation, racialisation, sexualisation), un enrichissement du
vocabulaire pour les désigner et, surtout, assiste à leur omniprésence, de la
peinture à la littérature, de la science à la mode. Bien plus qu’une simple
parenthèse colorée vite refermée, le siècle des Lumières marque ainsi le
passage à une ère nouvelle où la couleur devient un filtre à travers lequel on
voit, on pense et on habite le monde. La couleur n’est plus d’abord un symbole
ou un emblème, elle vaut désormais pour elle-même, pour sa fonction expressive
et esthétique.
imaginer un camaïeu de tons pastel où le bleu ciel le dispute au rose pâle et
au vert céladon, y compris dans des contextes solennels où cette explosion de
couleurs lascives semble aujourd’hui assez incongrue. Comment expliquer
l’engouement de l’époque pour ces teintes audacieuses et leur utilisation dans
de nombreux domaines ? Plus encore, en quoi le siècle des Lumières a-t-il été
le témoin d’une révolution – dont nous sommes encore les héritiers – dans la
façon de percevoir les couleurs ? Pour répondre à ces questions, Aurélia
Gaillard procède à une relecture attentive des textes évoquant la couleur dans
l’Antiquité, au Moyen Âge et à la Renaissance. Elle restitue un ancien monde
où les couleurs n’existaient que dans le cadre de corps de métiers sectorisés,
revêtaient souvent une valeur symbolique, sans vocabulaire précis pour en
caractériser les teintes et les nuances. C’est ensuite à la faveur de
découvertes scientifiques et d’évolutions techniques que le XVIIIe siècle
connaît une désectorisation des couleurs, un élargissement des gammes
chromatiques, une conceptualisation des couleurs en tant que telles (avec leur
mathématisation, racialisation, sexualisation), un enrichissement du
vocabulaire pour les désigner et, surtout, assiste à leur omniprésence, de la
peinture à la littérature, de la science à la mode. Bien plus qu’une simple
parenthèse colorée vite refermée, le siècle des Lumières marque ainsi le
passage à une ère nouvelle où la couleur devient un filtre à travers lequel on
voit, on pense et on habite le monde. La couleur n’est plus d’abord un symbole
ou un emblème, elle vaut désormais pour elle-même, pour sa fonction expressive
et esthétique.
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