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Une lettre, un suspens
EAN13
9791092444971
ISBN
979-10-92444-97-1
Éditeur
L'atelier contemporain
Date de publication
Nombre de pages
32
Dimensions
18 x 11 x 0,1 cm
Poids
1 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Une lettre, un suspens

L'atelier contemporain

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Comme son titre le suggère, ce livret autobiographique de Kristell Loquet se divise en deux moments qui se répondent par-delà un « suspens » : en fait, un silence de plus de quinze années.

La première partie est une « lettre au père » réellement écrite par l’auteure après sa rencontre avec celui qui est encore son compagnon aujourd’hui, le poète et artiste Jean-Luc Parant, de quelque trente ans son aîné, avec l’intention déclarée de rompre le malaise familial et le silence délétère causés par cette différence d’âge. La seconde, née d’une tentative impossible de reprendre la lettre initiale, tâche d’élucider cette impossibilité en prenant la juste mesure du temps écoulé et d’un bouleversement récent, à savoir l’accident vasculaire qui a failli coûter la vie à Jean-Luc Parant en 2017.

Si l’opuscule prend donc position sur ce qu’il est convenu d’appeler une affaire personnelle, ce sont des relations et des décentrements qui lui confèrent toute sa portée. « Un besoin de sortir de soi » : définissant ainsi l’amour à la suite de Baudelaire, l’auteure – ou plutôt les auteures, si l’on tient compte de la distance qui sépare les deux temps de l’’écriture – dégage dans l’espace de ces quelques pages le contraire d’un destin : un devenir, né d’une rencontre qui l’a non seulement éloignée d’un modèle parental de l’amour bientôt ressenti comme un carcan, mais qui, sans jamais démentir ce mouvement d’ouverture initial, n’a cessé de l’entraîner dans des régions de plus en plus vastes. « Comme si l’amour pouvait faire dévier le cours des choses, ‘gauchir la destinée’, comme aurait dit Henri Michaux. »

De même, la présence constante en ces lignes de l’homme aimé, qui se trouve aussi être poète, aimante le mouvement de l’écriture au point que s’esquisse quelquefois une similitude de thèmes et de mouvement entre les deux auteurs – on comprendra ainsi que ce livre et Nous sommes tous des migrants de Jean-Luc Parant paraissent de concert. Loin toutefois de signaler une servitude, ces affinités dévoilent ce qui fait la matière même du livre : la rencontre de soi à travers l’autre. « La naissance qui nous donne la vie et nous met au monde ne suffit pas à nous faire exister pour autant. Si ma première naissance m’a donné la vie, ma seconde naissance à travers Jean-Luc me fait exister. » C’est par cet élan amoureux que l’ouvrage s’affranchit de sa dimension intime et anecdotique pour se hisser à la valeur d’un témoignage vivant.
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