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EAN13
9782873404802
ISBN
978-2-87340-480-2
Éditeur
Yellow now
Date de publication
Nombre de pages
256
Dimensions
24,1 x 17 x 2 cm
Poids
612 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Rob Rombout

La mise en scène du réel

Yellow now

Offres

Étant entendu que tout film de fiction a sa part documentaire et tout film documentaire sa
part de fiction, il reste, pour sortir le débat de la confusion qu’il suscite, à examiner les multiples
modalités de cet échange. Le cinéma de Rob Rombout, qui ne s’inscrit pleinement
dans aucune des deux catégories mais se situe dans l’intervalle très large qui les sépare, se
prête particulièrement à cet examen. Pour ce cinéaste vivant à Bruxelles mais voyageant et
travaillant sur tous les continents depuis trente ans, réaliser un film ne consiste ni à
construire un univers né de son imagination ni à capter une réalité quelconque derrière
laquelle il s’effacerait, mais à rassembler des fragments épars de réalité à la façon d’un
pêcheur rapportant dans son filet des poissons de toutes espèces, et à les disposer à sa
guise sur l’étal de son film.
Chaque film de Rob Rombout est un voyage sur une distance qui peut être longue (parfois aux antipodes), au cours duquel le cinéaste
multiplie les rencontres avec des gens qui racontent leur histoire. Certains expriment avec fierté le bonheur d’avoir vécu la vie qu’ils
voulaient, tandis que d’autres témoignent des difficultés rencontrées à vouloir échapper aux contraintes de l’existence, qu’elles soient
matérielles, sociales, raciales, affectives ou culturelles. Tous ont fini par accepter leur sort. Ces microrécits de vie qui questionnent la thématique
récurrente du destin et de la liberté s’inscrivent dans un dispositif établi a priori par le cinéaste pour nouer des liens entre tous
ces fragments. Il y a le film « corde à linge » qui tend un fil entre deux pôles et y accroche les récits divers de quelques voyageurs ; le
film « dentelle » qui entrelace ses mailles entre plusieurs personnages qui ne se connaissent pas ; le film « étoile » dont chaque branche
est associée à un point central auquel le film revient à intervalles réguliers ; le film « constellation » qui, sur un territoire parfois aussi
vaste qu’un continent, dessine une figure imaginaire entre des lieux choisis arbitrairement, qui n’ont d’autres rapports entre eux que le
fait de s’appeler « Amsterdam ».
D’une intention artistique aussi affirmée qui intègre des fragments de réel dans des architectures savamment construites naissent des
films « de style documentaire » (comme le disait Walker Evans à propos de son travail photographique) répondant toujours à une exigence
artistique qui prime sur les réalités filmées autant que sur le discours que le cinéaste leur porte. Pour Rob Rombout, faire du
cinéma revient toujours à faire oeuvre.
Le livre adopte une structure aussi diversifiée que le cinéma de Rob Rombout. Un premier texte envisage globalement les enjeux esthétiques
de l’oeuvre. Suivent ensuite les analyses approfondies d’une dizaine de films majeurs, illustrées de photogrammes et de photos de
repérage et complétées par des interventions du cinéaste qui, interrogé par Guy Jungblut, détaille une multitude d’aspects de son travail
en termes de production, de méthodes et de choix stylistiques.
L’ouvrage est, par ailleurs, émaillé de codes QR qui donnent accès à des extraits de films.
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