Pour suivre notre actualité, les rencontres d'auteurs, les ateliers, les coups de coeur... abonnez-vous à la newsletter de La Grande Ourse !

 

Librairie coiffard

Le Cherche Midi

23,00
Conseillé par (Libraire)
4 septembre 2024

Conseillé par Stéphanie

Publié en 1988 au Nicaragua, ce roman est traduit pour la première fois en France, alors qu'il est pourtant considéré comme un texte de référence depuis longtemps.
Le lecteur est tout de suite happé par cette histoire qui s'ouvre de manière très onirique. L'esprit d'une guerrière indigène, Itza, morte il y a des siècles sous les balles espagnoles, s'installe dans un oranger au fond du jardin de Lavinia. De manière subtile, elle va s'incarner en Lavinia, et lui insuffler patiemment une désir de révolte.
Lavinia est une jeune femme privilégiée ayant fait des études à l'étranger. Quand le roman s'ouvre, dans les années 70, elle commence sa première journée en tant qu'architecte. Surtout, elle vient tout juste de prendre sa liberté en quittant le domicile parental pour s'installer dans une maison léguée par sa tante. Faguas, la ville où vit Lavinia est une ville imaginaire mais qui ressemble fort au Nicaragua. Dans cette dictature de généraux, Gioconda Belli, mêle à merveille deux récits de résistance. Celui de cette jeune autochtone, morte il y a des siècles, et celui de Lavinia dont l'histoire d'amour passionnelle avec Felipe, révolutionnaire, va lui ouvrir les yeux. C'est aussi une réflexion féministe sur l'émancipation de la femme dans cet univers machiste de l'Amérique Latine des années 70. Un grand coup de coeur.

Conseillé par (Libraire)
4 septembre 2024

Conseillé par Stéphanie

Ce jour de février 1934, VIviane Lombard passe l'imposante grille du non moins imposant manoir de Winnicott Hall, un bijou d' architecture anglaise du 17ème siècle plongé dans la brume.
Elle ignore encore que les mois à venir vont bouleverser bien des choses. Pour le moment, elle fait la connaissance de George, petit garçon aveugle de dix ans, à l'âme de grand sage dont elle vient s'occuper en tant que préceptrice.
Ses parents, Lucille Montgomery, mère aimante et surprotectrice et Archibald Montgomery, archéologue passionné, viennent de s'installer de cette grande bâtisse de pierres grises aux multiples fenêtres que Mr Talbott le majordome, Mrs Doods la cuisinière et Pearl et Ruby, les deux soubrettes, tentent d'entretenir et de faire vivre. En effet, il est difficile de recruter du personnel car le manoir a la réputation d'être hanté. Et plus le roman avance , plus le lecteur se prend au jeu des fantômes, de plus en plus présents. On s'amuse à se laisser embarquer avec humour dans cette histoire à la fois classique dans son ambiance "so british" des années 30 et atypique grâce à tous ces personnages morts et vivants. Un excellent moment de détente.

Lianke YAN

Philippe Picquier

19,00
Conseillé par (Libraire)
3 septembre 2024

Conseillé par Morgan

Yan Lianke ne possède que des bribes de souvenirs de son enfance. Pourtant, ces quelques fragments suffisent à nous faire découvrir et ressentir ce qu’à pu être sa jeunesse à Tianhu, un village situé au centre de la Chine. Né en 1958, il assiste à la Révolution culturelle initiée par Mao Zedong. Il raconte avec une certaine ironie les répercussions de cet événement sur son environnement et ses habitants, les séances d’autocritique, la glorification du Parti ainsi que la propagande. Son enfance est marquée par sa rencontre avec Jianna, avec qui il passe beaucoup de temps, et ses vacances chez ses tantes. C’est un garçon curieux et rêveur qui, après avoir lu le poète Li Bai, n’a qu’une idée en tête : vivre une vie aventureuse et écrire. Cette furieuse envie d’ailleurs lui fera découvrir les merveilleuses grottes de Longmen où sont exposées des statues bouddhistes. Si sa mémoire est parcellaire, Yan Lianke parvient à reconstituer cette époque révolue, à nous faire éprouver ses joies et ses peines, à nous faire découvrir les paysages de son enfance et les légendes qui ont marqué son imaginaire.

Conseillé par (Libraire)
3 septembre 2024

Conseillé par Stéphanie

De la même manière que "La vie Mode d'emploi" se déroule au 11 rue Simon-Crubellier, "Zone Base Vie" nous raconte la vie des habitants du 11bis rue Winckler.
Du rez-de-chaussée aux chambres de bonnes, on observe des familles, des couples, des célibataires sur plusieurs mois entre le 16 mars 2020 et le 21 juin 2021.
Le lecteur pourrait être récalcitrant à se plonger dans une histoire de confinement mais il aurait bien tort car Gwénaëlle Aubry gagne son pari. On apprend à connaître ces habitants et on s'y attache : Kirsten l'étudiante de la chambre de bonne, Livia la fille de la concierge, Claire qui vient d'apprendre qu'elle est enceinte, Manon l'avocate etc
Se promener d'un appartement à l'autre, toucher à toutes ces vies, permet à l'autrice d'explorer évidemment les conséquences des différents confinements, déconfinements et autres couvre-feux mais cela l'amène aussi à imaginer des rencontres, à explorer les peurs profondes et les réactions psychologiques d'un large panel de personnages en évitant l'écueil de la caricature avec intelligence. On s'attache à ces habitants qui ne sont pourtant pas tous sympathiques. Les amateurs de Perec s'amuseront aussi à relever les différentes références cachées dans le texte. On quitte ce roman avec le sentiment agréable d'avoir accompagné des personnages, d'avoir réfléchi et subi avec eux les conséquences de cet enfermement.

19,50
Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2024

Conseillé par Stéphanie

Sous un vaste ciel de neige, dans un petit cimetière de l'Aubrac, à Chateauvieux, la famille et les amis accompagnent Thomas Helder pour un dernier adieu.
Mais c'est après, la nuit dissimulant le jardin et la neige recouvrant l'horizon, que la cérémonie aura vraiment lieu.
Dans la maison lugubre de l'enfance et des vacances, la famille Helder est réunie, la famille Charret est là aussi, représentée par Margaux. Les enfants Helder, Jorg, Thomas et Sanne ont passé beaucoup de temps avec les enfants Charret, Margaux et Jean. Leurs parents étaient très amis et partageaient le fait d'être franco-néerlandais, vivant aux bords des canaux d'Amsterdam le reste de l'année.
Ce soir, au coin du feu, dans une ambiance feutrée, dans un huis-clos parfaitement mis en scène, un ballet de personnages tourne autour de Margaux. Elle était inespérément attendue, Thomas l'avait réclamée. Lui qui a choisi la neige et la brume de Chateauvieux plutôt que les canaux d'Amsterdam pour venir mourir, lui qui a laissé une lettre que sa femme doit remettre à Margaux.
Quinze ans que cette dernière a fui, sans explication, quittant Hendrick son compagnon, Thomas, son ami-amour d'enfance, partant loin de son frère Jean qui venait de se suicider.
C'est le temps du deuil, des fantômes, de la tempête intérieure, des souvenirs, des confidences, du retour. Jorg, assis à ses côtés, la soirée s'étire et se déroule dans le chagrin et l'amour. Margaux observe, écoute, rit parfois et le lecteur se laisse emporter par l'univers de ces deux familles, leurs liens indéfectibles, terriblement humains que la mort a frappé à plusieurs reprises.
À la recherche d'une vérité, d'une transparence, en faisant revivre les fantômes, Margaux cherche sa voie, sa voix, sa vie. Une grande émotion, un frisson, un fantôme peut-être, quelque chose nous envahit à la lecture de ce roman si touchant.