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Ponant

24,00
Conseillé par
30 avril 2016

Ce roman met en scène Stella et Françoise, deux jeunes femmes fort différentes que le hasard réunit le vendredi soir dans l'atelier d'un peintre pour des cours de dessins.
L'une est une afrikaner trentenaire qui écrit des chroniques pas bien sérieuses pour un magazine féminin. Elle a tendance à mentir comme elle respire et se complaît dans un état anxieux aggravé par la mort récente de sa mère.
L'autre, toute juste la vingtaine, a traversé quatre pays, des fleuves et des rivières en compagnie de sa petite soeur pour fuir le génocide rwandais. Elle doit assurer leur survie comme elle peut en trouvant des petits boulots.
L'auteur joue sur sur cette différence qui fait contraster la frivolité de l'une et la gravité de l'autre pour construire son roman.
Alors que Stella ressasse un souvenir d'adolescence sans grande importance, les souvenirs qui remontent à l'esprit de Françoise, eux, sont terribles. Mais malgré leurs divergences, les deux femmes ont une préoccupation commune et universelle: l'amour, bien sûr...
Entre passé proche et réminiscences anciennes, l'intrigue s'attache surtout à dépeindre les chassés croisés amoureux les reliant toutes deux à Ivor, Timothy, Luke et Jude qui fréquentent eux aussi le cours de dessin. Des amours assez libres ne s'embarassant ni de l'âge, ni du sexe ou de la couleur de peau car au Cap, les fraises ont l'air de se manger en salade.
Cette histoire qui transporte de l'Afrique du Sud au Rwanda en passant par la Grèce, paraît de prime abord fort complexe mais s'avère plutôt simpliste et finalement un peu décevante. Il lui manque un peu de profondeur pour être totalement séduisante.

Éditions de L'Olivier

Conseillé par
25 avril 2016

Les pêcheurs ce sont quatre gamins nigérians, des frères qui désobéissent en allant en douce tremper leurs lignes dans la rivière. Un jour leur chemin croise celui d'un personnage redouté, un clochard dément qui a des visions considérées comme inéluctables par tous les habitants d'Akure. Les paroles terribles qu'il adresse aux garçons marquent la fin de leur quiétude. Elles vont agir sur eux comme un poison, envahir leur vie de leur présence nuisible et les entraîner dans une spirale de peur et de violence. Leur puissance destructrice qui ne peut être stoppée va mener toute la famille vers le chaos.
A travers l'histoire dramatique de cette famille, se dessine celle d'un peuple dont les différentes ethnies se sont déchirées dans une lutte fratricide pendant les années soixante lors la guerre civile, appelée guerre du Biaffra, où plus d'un million de nigérians ont trouvé la mort.
Malgré son caractère tragique, ce premier roman d'un jeune auteur nigérian est fort agréable à lire. Les événements, racontés par le benjamin doté d'un sens aigu de l'observation, nous font découvrir Akure, la ville natale de l'auteur et ses habitants hauts en couleur. Le dépaysement est garanti car Chigozie Obioma possède un vrai talent de conteur !

Albin Michel

22,00
Conseillé par
18 avril 2016

Dans son premier roman, Tom Cooper entraîne le lecteur au milieu de nulle part, presque au bout du monde, dans une baie du sud de la Louisiane où la pêche à la crevette est encore un mode de vie et une tradition familiale.
C'est donc naturellement autour d'un pêcheur pas mal déjanté , Gus Lindquist, que s'articule l'histoire des maraudeurs. Le temps du récit, qui s'étale sur une saison de pêche, son chemin croise celui d'autres paumés qui essaient comme lui de survivre. Tous ces types n'ont pas eu de chance et d'une manière ou d'une autre (plus ou moins légale), chacun d'entre eux cherche un trésor. Celui qui les sortira de la mouise.
Avec cette histoire sombre, parfois violente mais aussi souvent hilarante dans ses dialogues, le roman explore le monde fangeux de la cupidité. C'est une lecture passionnante et surtout dépaysante car elle fait aussi découvrir le bayou, ses crevettiers, sa faune et sa flore à travers les superbes descriptions de son atmosphère si particulière, à la fois enchanteresse et vénéneuse. Tout un écosystème fragile mis en danger par une succession de calamités telles que l'ouragan Katrina puis l'explosion de Deepwater Horizon qui a déversé des millions de litres de pétrole dans le golfe du Mexique...
Je suis tout à fait d'accord avec Stephen King qui affirme sur le bandeau que c'est un sacré bon roman !

Alors si vous n'avez pas peur des alligators et autres bêtes dangereuses, des sociopathes armés, des émanations toxiques et de la magie vaudou, laissez vous vite embarquer vers la baie de la Barataria pour un voyage surprenant et palpitant.
Vous ne le regretterez pas...

Conseillé par
14 avril 2016

Écrites d'une plume alerte, lisibles sans effort, les cent cinquante sept pages de ce roman font suivre au lecteur la quête d'une jeune femme qui cherche à comprendre ce qui se passe dans sa petite île natale. Après une absence une dizaine d'année, elle y revient dans de tristes circonstances mais ne peut s'empêcher de remarquer que tout n'y tourne pas rond. A commencer par la version abracadabrante qui lui est donnée sur les circonstances du décès de son père. Emporté par une rafale de vent ! Et puis quoi encore ?
Assaisonné d'une pointe d'humour un brin décalé, ce petit polar sans prétention se lit rapidement. Bien qu'il s'adresse à un lectorat adulte, il n'est pas sans rappeler les lectures d'enfance comme le club des cinq, Alice etc. C'est un peu naïf mais parfait pour un agréable moment de détente.

Conseillé par
10 avril 2016

A la fin de la seconde guerre mondiale, Véra et sa mère qui ont fui la Prusse orientale arrivent en Allemagne du nord dans le Vieux Pays là où l'on parle le platt. Elles sont hébergées par une fermière qui accueille volontiers les réfugiés "polakcs" dans sa vaste demeure à colombages et au toit de chaume.
Les années ont passées et Véra devenue une vielle femme habite toujours la ferme, elle s'est attachée à la vielle bâtisse tricentenaire, froide et inconfortable, s'y accroche comme une mousse à défaut de pouvoir y plonger ses racines. Elle y vit seule jusqu'à ce que de nouveaux réfugiés se présentent à la porte de la ferme; il s'agit d'Anne, sa nièce accompagnée de Léon son jeune fils et de Willy le lapin nain.
A travers l'histoire de ces deux femmes mal aimées et qui ont raté leur vie, se dessine une comédie douce-amère que Dörte Hansen à imaginée après avoir quitté le quartier branché de Hambourg Ottensen pour s'installer elle aussi dans "le monde des bottes en caoutchouc".
Entre histoire familiale, satire sociale et régionalisme, ce premier roman qui mélange les genres peine à trouver un juste équilibre . Autant l'histoire de Véra est touchante, autant celle d'Anne sonne creux et il est difficile de ressentir de l'intérêt pour cette jeune femme. La narration assez brouillonne, à la limite confuse rend parfois lecture malaisée.
Cependant, A l'ombre des cerisiers en fleur reste un roman agréablement léger et divertissant mais qui peut se montrer émouvant.