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Je suis un des leurs

David RUIZ-MARTIN

Nouvelle Bibli

  • Conseillé par
    22 octobre 2019

    A l'enterrement de sa grand-mère Inès, Raùl Pontes, remarque, dans l'église, un vieil homme qu'il ne connaît pas. Quand il interroge sa mère à son sujet, il obtient de haute lutte la confirmation de son intuition : l'inconnu n'est autre que son grand-père Horacio, le mari d'Inès qu'il croyait mort depuis trente ans. Les questions se bousculent dans sa tête mais sa priorité et de quitter la Suisse et de partir pour Lyon et la résidence médicalisée où vit le vieil homme. L'accueil est froid. Dur, revêche, buté, Horacio n'a que faire de ce petit-fils qui n'est même pas capable de lui parler en espagnol, la langue de ses origines. Mais Raùl insiste. La colère de sa mère et de ses trois sœurs aînées à l'idée qu'il puisse se rapprocher de son grand-père l'incite à creuser ce secret de famille. Et Horacio qui finit par accepter sa présence lui confie une mission : retrouver son grand amour, une gitane rencontrée à la fin de la guerre d'Espagne et dont il a été séparé. Raùl ne croit guère en ses chances, pourtant, il s'envole vers Madrid pour un voyage riche en enseignements et en émotions.

    Grosse déception pour ce roman dont la lecture a été une véritable corvée.
    D'abord le style est...et bien il n'y en a pas. Racontée à la première personne, souvent au passé simple, l'histoire est une suite de phrases écrites en langage parlé, les dialogues sont affligeants (dis-je, lui demandai-je, etc.) et l'intrigue est cousue de fil blanc avec une histoire d'amour impossible des plus navrantes. Quant aux personnages...ce sont des caricatures : les vieux sont bougons, la belle gitane danse le flamenco, ses frères sont ignobles, les espagnols sont, soit enfermés dans leurs souvenirs de la guerre civile (pour les plus âgés), soit des fêtards invétérés écumant les rues de Madrid toute la nuit (pour les plus jeunes) et le héros est affligé de trois sœurs et d'une mère qui sont de véritables mégères, mauvaises, castratrices et cupides. Les quatre, oui. Sans parler de son ignorance. Peut-on s'appeler Raùl Pontes et n'avoir jamais eu la curiosité de se renseigner sur son pays d'origine ? Des lacunes que l'auteur se charge de combler en étalant tout son savoir sur la guerre d'Espagne et sur la ville de Madrid. De façon maladroite certes mais cela sauve le roman du naufrage car on prend plaisir à se promener dans la capitale espagnole et les pages du journal d'Horacio sont riches de renseignements sur ce conflits qui a déchiré le pays durant trois ans et sur le sort réservé par la France aux républicains réfugiés de l'autre côté des Pyrénées.
    Le matériel était là : la famille, les secrets, la guerre, l'amour, mais n'est pas Almudena Grandes qui veut.