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La Boucherie des amants

Gaetano Bolan

Le Livre de poche

  • Conseillé par
    8 janvier 2016

    Parfois, le bonheur peut être si simple : un homme, une femme, un enfant et beaucoup d'amour et de tendresse... À Tocopilla, petite ville du Chili, Juan le boucher vit seul avec son fils Tom, depuis que sa femme est morte en couches. Tom, aveugle, rêveur, heureux, passe son temps entre la boucherie de son père, l'échoppe de Chico le coiffeur et l'école spécialisée de Dolorès. La jolie institutrice rêve au prince charmant, un homme fin et cultivé qui partagerait avec elle l'amour des vers de Neruda. Juan n'est pas exactement cet homme-là, mais dans ses bras, Dolorès frémit comme jamais. Alors Juan et Dolorès s'aiment et Tom qui a aidé à leur rapprochement, a enfin une maman.
    Mais Juan a un secret. Nuitamment, il reçoit quelques amis chez lui dans son arrière-boutique. Pour taper le carton, s'enivrer d'alcool de feu et rêver de révolution. Et la milice n'aime ni les rêveurs, ni les révolutionnaires...

    Sous ses airs de conte naïf, La boucherie des amants est un terrible réquisitoire contre le régime de Pinochet. Sans le citer nommément, sans parler même de dictature, Gaetano Bolán évoque la peur, la tension et le silence autour des disparitions d'opposants. Pourtant, malgré le drame latent, il règne sur ce roman une ambiance poétique pleine d'amour et d'espoir. Tom, aux yeux de nuit, illumine ces quelques pages d'un texte concis et qui pourtant en dit long. Un petit bijou d'émotion et de sensibilité.


  • Conseillé par
    10 mai 2011

    Voici un roman petit par la taille, mais grand par la douceur. Douceur de l'amour d'une maman perdue, douceur d'un amour retrouvé ; douceur de l'amitié et du souvenir.

    Mais aussi silences : silence de la narration qui laisse s'épanouir l'amour ; mais aussi silence des arrestations et de la dictature.

    Tout est dans le titre : la boucherie et sa violence ; les amants et leur amour.


  • Conseillé par
    9 février 2011

    J’ai lu en apnée ce petit livre. Cette histoire sous une écriture faussement naïve est un petit bijou !

    Dès les premières lignes, on est transporté :
    "L'enfant avait un cœur pur et il regardait la nuit. Personne n'aurait pu dire s'il était triste, ou simplement assoupi. Il était là, posé dans la masse de son petit corps, comme absorbé par le crépuscule. Toujours il sondait le grand noir de l'âme où passent les comètes, il ne savait pas l'âme et ses grandeurs, ses petitesses tout aussi bien, il connaissait seulement l'ombre. Paisible obscurité qui l’enveloppait. Féroces ténèbres qui le mangeaient. Et câline la nuit jamais n’était, ni ne fut."

    J’ai juste envie de vous dire simplement lisez-le. Laissez-vous envelopper par l'écriture et suivez les personnages.

    Tom a un secret comme beaucoup d’enfants. A vouloir et à penser très fort que Dolorès devienne sa maman, l’amour naîtra entre elle et Juan son père. Tom aime passer du temps chez le voisin, Chico le coiffeur et grand ami de son père. Une histoire comme un conte, aux accents idyllique me direz-vous. Mais nous sommes sous le régime de Pinochet. Et la nuit est propice aux enlèvements et aux disparitions. Garde à ceux qui osent s’élever contre ce régime. Derrière l’humour et la poésie, on pressent le drame. J’ai refermé ce livre le cœur pincé.
    Un petit livre mais de grandes et belles émotions !