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Maine, roman

J. Courtney Sullivan

Rue Fromentin

  • Conseillé par (Libraire)
    20 juin 2013

    Nouvelles ...

    nouvelles. Histoires de femmes qui cheminent "au bord du précipice".
    Mises-en-danger et regards sur le monde ...
    "Mais au bout de la digue, elle s'était sentie un peu seule"


  • Conseillé par
    16 mai 2013

    Réjouissant, jubilatoire, très vivant, "Maine" est un roman bourré de qualités et il n'engendre pas la mélancolie !
    Quatre femmes de la famille Kelleher s'expriment à tour de rôle, la grand-mère Alice, la fille Kathleen, la petite-fille Maggie et la belle-fille Ann-Marie, quatre voix singulières et discordantes nous donnant au fil du roman une vision plus nette du passé de chacune.
    Ce qui les réunit, c'est la grande maison familiale dans le Maine, acquise autrefois par Daniel, le mari d'Alice, décédé il y a 10 ans (un saint cet homme-là !). Or, Alice, 83 ans, vient de prendre une décision concernant la propriété qui sera loin de réjouir les enfants et les petits-enfants. Les tensions accumulées depuis des décennies vont culminer et exploser.
    Il faut dire que les caractères en présence ne sont guère faits pour s'accorder. Alice, l'aïeule, a la rosserie chevillée au corps et s'est noyée trop longtemps dans l'alcool. Même si l'on comprend l'origine de ses comportements, sa personnalité n'attire pas la sympathie.
    Kathleen, une de ses deux filles, est hélas tombée elle aussi dans le piège de l'alcool. Après un premier mariage raté, elle a trouvé un second souffle avec Arlo et elle élève des vers de terre en Californie (activité difficile à placer dans la conversation n'est-il pas ?). Son franc-parler est souvent perturbant pour son entourage.
    Maggie, fille de Kathleen est un personnage qui fait pitié. Sa mollesse est pathétique, elle a des excuses avec une mère et une grand-mère pareilles, mais tout de même, on a constamment envie de lui dire "secoue-toi, défends-toi !". Pourtant cet été là, pour une fois, elle saisira peut-être l'occasion de s'affirmer un peu.
    Et enfin Ann-Marie, la pièce rapportée, belle-fille parfaite, ses deux enfants parfaits (hum .. hum ..), l'épouse parfaite de Patrick. La façade va se lézarder et c'est tordant.
    Elément d'importance dans le roman, la religion catholique, ces Irlandais d'origine respectent ses principes, surtout Alice, et elle a pesé d'un poids très lourd sur toute son existence.
    Ce n'est pas un énième roman choral de plus, le talent de l'auteur éclate dans l'émotion, la drôlerie, la férocité, la subtilité. A 30 ans elle fait preuve d'une maîtrise étonnante et prometteuse.


  • Conseillé par
    2 mai 2013

    Comme tous les étés, la maison de vacances d’Alice doit accueillir enfants, petits enfants et arrière-petits-enfants ou du moins une partie. Son fils Patrick a fait construire sur le même terrain une autre bien plus confortable que celle de sa mère pour lui et sa famille. Qu’importe car pour Alice ses souvenirs s'entassent dans sa maison et lui rappelle Daniel son époux décédé depuis dix ans. Bigote assidue, Alice n'est pas pour autant une sainte.

    Sa belle-fille Anne Marie a organisé le planning pour tout le monde tout en sachant pertinemment que ses belles-sœurs et leurs moitiés ne viendront pas. L’épouse modèle de Pat avec qui elle forme un couple parfait, a une famille dont elle est fière avec ses enfants et petits-enfants exemplaires. Attentive et aux petits soins, Ann Marie est comme une fille pour sa belle-mère et a elle prévu de venir dès juin afin qu’Alice ne soit pas seule. Kathleen ne supporte guère sa famille surtout sa mère et Ann Marie. L’autre fille d’Alice, Clare vit trop loin pour venir passer un mois dans le Maine. Mais Ann Marie n’avait pas prévu que Maggie la fille trentenaire de Kathleen s’invite sans prévenir. Et c’est ce qui arrive. Maggie vient de rompre avec son copain alors qu’elle est enceinte. Sans vouloir déranger, elle est venue passer quelques jours au bord de la mer là où elle passait toujours ses étés.

    Fichtre, que ce roman est génial ! A travers ses personnages féminins sur trois générations à qui elle donne la parole à tour de rôle, J. Courtney Sullivan nous plonge dans les joies de la famille au sens large. Les dîners de famille où tout le monde riait et s’entendait sont bien du passé pour Alice. Loin d’être dupe et entretenant rivalités et jalousies avec ses propres petites remarques assassines, Alice ne s’attendait pas ce que ce été soit aussi mouvementé. Elle n’a pas dit à ses enfants la légère modification, apportée à son testament et quand ils la découvrent c’est l’étincelle qui allume l’incendie. Mais bien avant d’en arriver à ce moment précis du roman, Kathleen débarque elle aussi et les hostilités sont au programme. Ann Marie opte pour la version chic et polie derrière son sourire (parfait) tandis que Kathleen aime se complaindre dans le rôle de Caliméro l’incomprise. Maggie, elle, ense plus à son futur avenir de mère célibataire et Alice attend que cet été se termine au plus vite tout en aspirant à rejoindre Daniel.

    Sans tomber dans les clichés, on découvre au fil des pages de nombreuses révélations tendres, gaies ou agaçantes comme ces personnages et cette famille. Car J. Courtney Sullivan nous dépeint de vraies femmes humaines qui ont des désirs, des remords, des regrets ou des préoccupations. Elle leur insuffle des émotions, des défauts et des qualités, les sonde avec finesse et psychologie pour nous livrer ce roman pétillant, savoureux , captivant et très pertinent sur la famille et le rôle de la femme !
    Une fois commencé ce livre, on ne veut pas e refermer car au fond cette famille renferme un peu (ou beaucoup) de la nôtre.

    A lire, à savourer seule ou entourée des siens (dans ce cas prendre toutes les dispositions nécessaires afin que personne ne remarque vos petits haussements de sourcils, vos rires ou votre regard qui trahirait le fond de votre pensée). Peu importe car le vrai bonheur de la lecture est bien là et j’en redemande !
    Après Les débutantes, J. Courtney Sullivan s'affirme en tant que romancière très douée.