- EAN13
- 9782251914084
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 03/05/2021
- Collection
- Études Anciennes
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Le convive et le savant
Sophistes, rhéteurs, grammairiens et philosophes au banquet de Platon à Athénée
Yannick Scolan
Les Belles Lettres
Études Anciennes
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Pourquoi Platon, Xénophon, Plutarque, Lucien et Athénée ont-ils choisi de
placer leurs savants personnages dans des banquets ? Aucun d’entre eux ne
semble pouvoir se comporter à table et dans le vin comme il le ferait dans le
cercle, moins agité, d’une école. Il en va jusqu’à Socrate qui, loin de
refuser les plaisirs de la chère, s’en sert pour conduire ses compagnons de
boisson vers la philosophie. Car le banquet ne constitue pas le simple cadre
formel de discussions plus déliées qu’ailleurs : il en devient le sujet même
et permet, à partir d’une incongruité ou d’une plaisante obscurité, d’ébranler
l’opinion première des convives et de créer les conditions d’une recherche
partagée. Mauvais savant serait celui qui, dans de pareilles circonstances,
revendiquerait un savoir établi et définitif pour refuser le plaisir
symposiaque d’une conversation volontiers facétieuse à laquelle chacun, loin
de toute érudition de mauvais aloi, doit, au contraire, apporter son écot. La
table et le vin révèlent l’homme tel qu’il est, philosophe ou ignorant, non
seulement dans ses paroles mais aussi dans ses actes : bon convive est le vrai
savant.
placer leurs savants personnages dans des banquets ? Aucun d’entre eux ne
semble pouvoir se comporter à table et dans le vin comme il le ferait dans le
cercle, moins agité, d’une école. Il en va jusqu’à Socrate qui, loin de
refuser les plaisirs de la chère, s’en sert pour conduire ses compagnons de
boisson vers la philosophie. Car le banquet ne constitue pas le simple cadre
formel de discussions plus déliées qu’ailleurs : il en devient le sujet même
et permet, à partir d’une incongruité ou d’une plaisante obscurité, d’ébranler
l’opinion première des convives et de créer les conditions d’une recherche
partagée. Mauvais savant serait celui qui, dans de pareilles circonstances,
revendiquerait un savoir établi et définitif pour refuser le plaisir
symposiaque d’une conversation volontiers facétieuse à laquelle chacun, loin
de toute érudition de mauvais aloi, doit, au contraire, apporter son écot. La
table et le vin révèlent l’homme tel qu’il est, philosophe ou ignorant, non
seulement dans ses paroles mais aussi dans ses actes : bon convive est le vrai
savant.
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