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Des soldats noirs dans une guerre de blancs (1914-1922), Une histoire mondiale
EAN13
9782800416823
Éditeur
Editions de l'Université de Bruxelles
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Des soldats noirs dans une guerre de blancs (1914-1922)

Une histoire mondiale

Editions de l'Université de Bruxelles

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Comment réagirent les populations civiles lors de la Première Guerre quand ils
se trouvèrent, souvent pour la première fois, face à des noirs ?

La France fut le seul pays belligérant à engager des soldats noirs sur le
front européen au cours de la première guerre mondiale. L’idéal universaliste
de la République coloniale souvent invoqué fut-il un simple alibi idéologique
destiné à justifier l’impérialisme ? Comment réagirent les populations civiles
qui se trouvèrent souvent pour la première fois face à des noirs en chair et
en os ?

Cet essai d'histoire mondiale présente quelles répercussions eut ce brassage
de populations sur la hiérarchie des races en vigueur à l’époque en France,
mais aussi dans l’Empire britannique, toujours attaché à la suprématie
blanche, aux Etats-Unis, où régnait la ségrégation, ou dans l’Allemagne
vaincue, qui ressentit l’occupation de la Rhénanie par des troupes noires
comme la transgression ultime ?

EXTRAIT

Même s’ils étaient encore engagés exclusivement en Afrique, où d’autres
puissances coloniales utilisaient aussi des troupes de couleur, l’attitude
française à l’égard des Africains et des soldats africains était
exceptionnelle. A l’étranger, et en particulier en Allemagne, on observait
l’engagement de soldats africains avec méfiance et inquiétude. Tandis qu’en
1899 les Parisiens applaudissaient les tirailleurs sénégalais, Houston Stewart
Chamberlain publiait en Allemagne le best-seller de l’année, La genèse du XIXe
siècle, où il présentait l’histoire européenne comme une guerre des races et
annonçait le déclin imminent de la race aryenne sous l’effet du métissage. Ce
livre fit une telle impression sur l’empereur Guillaume II qu’il le fit
distribuer dans son armée. Dans les autres capitales impériales, c’était
surtout la séduction exercée par les soldats « de bois d’ébène » sur les
femmes blanches qui avait irrité les hommes. Lors du couronnement de George V
en 1910, les soldats noirs des armées coloniales ne purent assister à la
cérémonie parce que, lors du couronnement de son père, huit ans plus tôt, les
femmes britanniques « de toutes les classes » leur avaient réservé une
attention particulière3. Dans le monde germanophone, les Africains exerçaient
aussi une grande séduction sur « certaines femmes ». Un journaliste allemand
rapporta en 1910, dans un article intitulé « Absence de conscience raciale »,
que des centaines de jeunes filles s’étaient bousculées à la gare, autour des
tirailleurs sénégalais qui rentraient chez eux après une excursion à Berlin :
« On assistait à des scènes pénibles où des jeunes filles se pressaient autour
des noirs et leur faisaient des adieux passionnés. (…) Devant un comportement
aussi irresponsable, nous ne pouvons qu’exprimer notre profonde tristesse et
l’espoir qu’à la longue il sera possible de remplacer ces inclinations
perverses par un état d’esprit sain et patriotique ».

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Plus novatrice est l'approche globale de ce sujet que justifie pleinement le
sous-titre de sa traduction française. Plongeant dans un fonds documentaire
multinational, Dick van Galen Last rédige un essai d'histoire mondiale. Les
comparaisons qu'il souligne sont étonnantes. - Yves Paris, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

Dick van Galen Last (1952-2010) a étudié l’histoire à l’Université d’Amsterdam
et travaillait depuis 1977 au NIOD.
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