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Sentiments filiaux d'un parricide
EAN13
9791030401103
Éditeur
Éditions Allia
Date de publication
Collection
La Très petite collection
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Sentiments filiaux d'un parricide

Éditions Allia

La Très petite collection

Indisponible

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Madame Van Blarenberghe, femme du président de la compagnie des chemins de
fers de l'Est, a trouvé la mort le 24 janvier 1907. Le coup fatal, c'est son
propre fils qui le lui a porté avant de se suicider. Rapporté sous le titre
"Drame de la folie" dans Le Figaro le lendemain, ce fait divers attire
vivement l'attention de Marcel Proust. Cette dame était amie de ses parents.
Lui-même avait reçu une lettre touchante du fils en réponse à des condoléances
qu'il avait adressées lors de la mort du père. Rapidement, il envoie un
article à ce même journal, Sentiments filiaux d'un parricide. Loin de
s'outrager d'un tel crime, Proust compare cet acte à la geste des grandes
tragédies grecques, et leur lot de parricides : Œdipe, Ajax, Oreste. Ou encore
au Roi Lear de Shakespeare. Sans se soucier du calibrage imposé par le
journal, Proust laisse libre cours à sa pensée. Prenant le contre-pied du
Figaro, il transforme le fait divers en scénario d'une dramaturgie antique. Il
déjoue les codes de l'article de presse et il adopte un point de vue tout à
fait subjectif, annonçant les riches heures de la narrative fiction. Là déjà,
dans ce texte guidé par l'impulsion, il œuvre par réminiscence : le souvenir
de ces gens le conduit à reconsidérer le présent à sa lumière. Le fils
meurtrier devient sous sa plume non plus un assassin sordide mais un héros
sublime.
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