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Le musée de la jeunesse
EAN13
9782234093683
ISBN
978-2-234-09368-3
Éditeur
Stock
Date de publication
Collection
Ma nuit au musée (1)
Nombre de pages
152
Dimensions
18,5 x 12,3 x 1,5 cm
Poids
174 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le musée de la jeunesse

De

Stock

Ma nuit au musée

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«  Pourquoi, parmi tous les musées du monde, j'ai choisi d'aller dormir au milieu des Poussin à deux kilomètres de chez moi ? Aimer Poussin, le classique des classiques, il y avait eu, dans cette préférence affichée dès mon adolescence, une part incompressible de snobisme. Passer la nuit au milieu des Poussin était une manière de revenir sur mes années jeunesses. Et sur l’absence de celles de Poussin. Car ce peintre apparait immédiatement classique. De ses années parisiennes, ses années et œuvres de jeunesse, nous ne connaissons presque rien. Tout ce que nous savons, d'ailleurs, c'est Balzac qui l'a inventé, en faisant du jeune apprenti peintre le héros du  Chef-d'œuvre inconnu.

Les hasards du calendrier ont voulu qu'au moment de cette nuit au Louvre, j'étais justement en train de redécouvrir mon propre chef d'œuvre inconnu : une œuvre honteuse et immontable. Il y a vingt ans, en arrivant à Paris, j'avais en effet accroché une petite caméra à mon cou, avec laquelle j'ai filmé mes années d'apprentissage. Il y a là quarante-huit heures de film que j'avais décidé, pour la première fois, de visionner en entier. J'en étais pile à la moitié, à la moitié de ma jeunesse quand j’ai passé une nuit entouré des œuvres de ce grand peintre sans jeunesse. Et comme je comprenais qu'il ait caché celle-ci, moi qui étais rendu depuis plusieurs jours à la mienne. Car la jeunesse a toujours quelque chose de honteux. Surtout quand on voudrait qu'elle soit celle d'un jeune artiste. Qui devra multiplier les expériences et les échecs, découvrir sa personnalité, rejouer l'éternelle comédie de la montée à Paris et des débuts dans la vie.

Au peintre de l'éternelle maturité qu'est Poussin, j'ai donc essayé de prêter une œuvre de jeunesse, maladroite et fervente : la mienne.  »

A. B.
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