Catholique... que du bonheur !

L'évêque et le comédien, le successeur des apôtres et le marginal ! Mais c'est une même foi, c'est une même ardeur, c'est un même courage ! André Léonard s'est rendu célèbre par des prises de positions hardies, sans concessions, délivrées dans une langue vigoureuse bien éloignée de cette « langue de buis » souvent reprochée à ses pairs. Henri Haas, lui, n'en est plus là ! Sa langue, c'est celle des banlieues dites « sensibles ». Plus exactement, il a accepté d'oublier un temps son statut universitaire pour partager la vie, jour après jour, de tous ces jeunes délaissés qui ne trouvent plus d'autre moyen pour se faire entendre que la révolte brouillonne et la délinquance. Pourtant, que de trésors inemployés ! Quelle recherche pathétique du bonheur ! Quelle soif brûlante à deux pas de la source ! Cet ouvrage à deux voix, si dissemblables dans la forme et si proches dans le fond, déblaye à coup de serpes le chemin noyé de ronces qui mène à cette Source. On ne s'encombre pas trop de précautions oratoires lorsqu'il y a urgence, on se marche un peu sur les pieds lorsque le temps presse. Gens « pieux », dames patronnesses, propriétaires de la religion, circulez s'il-vous-plaît, il n'y a rien à voir ! Qu'on laisse les sauveteurs s'affairer et l'ambulance travailler ! Un livre fort qui ne manquera pas de choquer... comme l'Évangile.