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Florence R.

Conseillé par (Libraire)
16 août 2023

Toujours aussi drôle

Tout semble enfin sourire à Boris, scénariste de profession, dont le scénario a tapé dans l'œil d'un producteur. Un film à son image, exigeant, donc en noir et blanc, un genre noble, la tragédie et un titre plus que prometteur : "Les servitudes silencieuses". Ce film intimiste, doté d'une ambition certaine, semble né sous les meilleurs auspices. Boris est sur un petit nuage, d'autant qu'il rencontre dans la foulée Aurélie, cinéphile hard-core qui voue déjà une admiration sans borne au travail de Boris (sans même avoir lu le scénario).
Les planètes sont alignées, Boris pressent une issue plus que favorable à cette belle entreprise.
Sauf que... n'oublions pas que nous sommes chez FabCaro et que notre brave Boris est vulnérable et branque. Alors lorsque le producteur lui suggère quelques petites puis grosses retouches, tout se complique très vite.
De Charybde en Scylla, notre brave Boris va bien sûr voir son projet de départ quelque peu sabordé. Et côté lecteur, on se gausse, en particulier lorsqu'il sera question du casting (en plusieurs temps). Acmé de la drôlerie. Savoureux et drôle, on est décidément très bien en lisant du FabCaro.

Conseillé par (Libraire)
16 août 2023

Tendre et audacieux

Rosalie Pierredoux a 8 ans, aime bien faire des blagues et rire même si parfois, elle se sent submergée par un torrent de tristesse. Comment surmonter cet état latent ? Elle ne sait pas bien... jusqu'au jour où elle se réveille avec... une moustache ! Et pas n'importe laquelle, celle de Jean Rochefort.
Rien que ça. Elle se fait d'ailleurs appeler par son patronyme. Et si cette nouvelle identité lui faisait pousser des ailes ? Et si elle l'aidait à se sentir mieux...
Un premier roman vif, plein de candeur et d'audace, plein de tendresse et d'humour. Et vive Jean Rochefort !

Conseillé par (Libraire)
16 août 2023

Beau et émouvant

John Hubbard Wilson, ancien brillant professeur de littérature, voit sa mémoire décliner progressivement... le fil est ténu avant qu'elle ne flanche définitivement. Seul rempart à ce fléau, les textes de Shakespeare qu'il n'a de cesse de se remémorer pour ne pas sombrer. Malgré tous les efforts de sa femme Sally pour le garder près d'elle, la voilà contrainte de le faire entrer dans une maison de retraite médicalisée. Les premières heures de John dans cet établissement sont déchirantes... car il sait qu'il n'en sortira pas. Alors, il s'accroche dans ses quelques moments de lucidité à l'œuvre de Shakespeare. Et puis cette pénitence sera pour lui l'occasion ultime de renouer avec sa fille qu'il avait perdu de vue.
Un roman beau et émouvant sur ce qui est et ne sera plus. Avec cette lueur d'espoir : renouer avec les siens, ceux laissés à l'écart de nos vies pour des raisons parfois obscures. Ici John avec sa fille avec qui il peut enfin – ironie du sort, parler avec la littérature comme fil conducteur...
La littérature comme dernier rempart avant l'inéluctable.

Conseillé par (Libraire)
11 juillet 2023

Saisissant

L'écriture est presque frénétique, heurtée et crue, celle du narrateur Duke, qui écrit de la prison dans laquelle il est incarcéré et dont il ne sortira plus. Il raconte l'irracontable. Son enfance foudroyée par la violence d'un père et d'une mère. Deux êtres ignobles et veules dont on devine leur trogne rongée par l'alcoolisme, usant leur temps à se molester et à invectiver leurs enfants. Jusqu'au jour où l'horrible se produit et voilà le jeune Duke victime de ses bourreaux. La ligne a été franchie, la justice se saisit de l'affaire. Les parents seront condamnés, les enfants définitivement exclus du giron familial et placés séparément en famille d'accueil. Le narrateur sera bien accueilli par un couple dévoué. Malgré cela, il sait que le mal est là, tapi en lui et qu'il ne pourra jamais s'en défaire, même s'il œuvre en secret pour ne pas sombrer.
Duke raconte son histoire dans une langue particulière, comme un langage parlé, faisant fi de la syntaxe la plus élémentaire. Comme pour garder une certaine innocence de l'enfance... tout en étant d'une grande lucidité sur ce qu'il adviendra. Ce texte écrit à la manière d'un journal se lit d'une traite, le souffle coupé et dont on ressort étrillé.

Éditions Gallmeister

26,80
Conseillé par (Libraire)
11 mai 2023

Un roman noir teinté de lyrisme

Le style de Kim Zupan est particulier, on est happé par son écriture, dense, enveloppante, belle par endroits, pour décrire un Montana âpre et des personnages rugueux. Hickney en est l'archétype bien qu'il soit bien difficile à cerner. Sa confrontation avec des hommes venus d'ailleurs et prêts à en découdre ne va que renforcer la rudesse de son existence. Un style marqué, une histoire âpre et révélateur d'une Amérique en prise avec ses démons. "Trop loin de Dieu" est de ces romans noirs dont on ne ressort pas indemne.