Pour suivre notre actualité, les rencontres d'auteurs, les ateliers, les coups de coeur... abonnez-vous à la newsletter de La Grande Ourse !

 

L'ODYSSEE D'HOMER... J. SIMPSON

11 mars 2011

New York, deux ans après les attentats du World Trade Center. La canicule écrase Manhattan. Le corps d'un ouvrier arabe est découvert sur le chantier de Ground Zero, dans un puits de forage, un soir d'août. Accident ou meurtre ? L'inspecteur O’Malley, du FBI, responsable du site, mène l'enquête.

Grâce à de courts chapitres bien rythmés et des descriptions détaillées, "L’envers du monde", de Thomas B. Reverdy, tente de reconstruire des destinées touchées, de près ou de loin, par cette catastrophe. Entre avancées et retours en arrière, les différents protagonistes se croisent, se rencontrent, s'évitent, s’aiment, se haïssent. Ils ont tous un lien avec New York et le 11 Septembre. Une date synonyme de perte ou de renaissance, de souvenir ou d'obsession, de haine ou de désespoir, d'impuissance et de tristesse...

Il y a Pete, l’ancien flic qui a assisté à la chute des "Twin Towers", reconverti en guide à Ground Zero. Toujours traumatisé par ce drame, il est pris dans une spirale de racisme et de violence. Il y a Candice, une serveuse qui a perdu son mari dans l'attentat. La jeune femme a du mal à retrouver goût à la vie. Il y a Simon, un écrivain français venu enseigner à l'université de New York, qui a vu les tours tomber à la télé à Paris et qui accumule, depuis, tout ce qu'il peut trouver sur l’attentat. Il se sent comme un "étranger" qui disserte volontiers avec ses étudiants sur l'attentat, sans jamais s'être rendu sur le site...

Des personnages en quête de hauteur, qui veulent aller de l’avant malgré le chaos ambiant, qui cherchent un sens à la vie malgré cet événement qui a ébranlé le siècle et le monde. Avec cet ouvrage délicat, sensible et touchant, Thomas B. Reverdy tente de comprendre l'impensable...

Les Presses de la Cité

2 mars 2011

Cinq ans après le décès de sa femme Cindy et 30 ans après le meurtre sordide de la sœur de celle-ci à coups de batte de baseball, le lieutenant Jonathan Stride revit de douloureux souvenirs, quand une journaliste désire écrire un livre sur cette mort tragique. De nouveaux faits lui sont révélés... Il va alors remuer le passé et le présent pour mieux résoudre cette enquête qui lui tient à cœur.

Une histoire diabolique, des fausses pistes, du suspense et surtout des rebondissements. L’intrigue et les différents personnages sont tellement vraisemblables que l’auteur promène et manipule son lecteur à sa guise. Tous les ingrédients sont réunis dans ce bon polar et la sauce prend sans problème jusqu'au dénouement final, savamment orchestré...

Un excellent moment de détente pour ceux qui aiment bien les thrillers. Une lecture plaisante pour un roman qui pourrait facilement être adapté au cinéma...

José Corti

20,30
22 février 2011

"L'actionnaire, maître des cours, est roi, le client son valet, et l'employé son bouffon". Bienvenue dans l'univers impitoyable de l'entreprise ! A travers les états d'âme des différents protagonistes qui prennent à tour de rôle la parole, ce subtil roman de fiction donne à réfléchir, tant on reconnaît dans les différents épisodes imaginés par Tatiana Arfel une multitude d'entreprises bien réelles.

Chez Human Tools, entreprise internationale de services spécialisée dans la mise en place de procédures (discutables) pour d’autres sociétés, on scinde les salariés en deux catégories : les conformes, ceux qui ont su s'adapter et permettent à l'entreprise d'engranger les bénéfices, et les non-conformes, ceux qui n'arrivent pas à se fondre dans le moule...

Catherine, Rodolphe, Francis, Sonia, Marc et Laura sont ces "maillons faibles". "Ce sont des clous, ils valent des clous". Trop ceci, trop cela, pas au goût de leur patron (le grand marteau), ils se retrouvent inscrits à un séminaire de remotivation. Il s'agit en fait d'un tout nouvel outil créé et testé sur le personnel de l'entreprise, avant d'être commercialisé : un "pack d'auto-éjection des mauvais employés" !

L'auteure dénonce ici l'absurdité des méthodes de management actuelles. A travers des exercices étranges et des méthodes ignobles, ces six employés non conformes seront poussés à tout rationaliser : leurs tâches, leur temps, leurs comportements, leurs corps, leurs émotions, leurs pensées... On aboutit, petit à petit, à la négation pure et simple de l'individu. Une véritable "torture", sous prétexte d'efficacité, de rentabilité et de contrôle, dans laquelle l'individu doit se sentir défaillant, coupable, seul responsable de son échec... Pour le pousser à démissionner... Mais il y a de l'espoir : une fois au courant de la réelle finalité de ce séminaire, le formateur offrira la possibilité à ses six "clous" de relever la tête. Se résigner ou vivre, en quelque sorte.

14 février 2011

Charger un passager à l'aéroport, quoi de plus juteux pour un chauffeur de taxi ? Une bonne course assure une soirée tranquille. Ce soir-là, pourtant, c'est le début des emmerdes pour Jeff Sutton.

Deux faux pas, pourtant insignifiants, et les policiers lui demandent des comptes. Or, il ne faut jamais sous-estimer la capacité de la police à se fourvoyer !
Premier faux pas : il a touché une fenêtre chez une cliente qui l'avait invité à le suivre chez elle parce qu'elle n'avait pas suffisamment d'argent pour payer sa course...
Second faux pas : il a nettoyé son taxi à la vapeur après avoir "dépanné" deux étudiantes passablement éméchées, car l'une d'elle avait déversé son trop-plein d'alcool sur sa banquette...

Le chauffeur de taxi sans histoires est arrêté et accusé illico presto du kidnapping (et du meurtre) d'une fillette de 12 ans. Les autorités sont persuadées de tenir le coupable. La vie du trentenaire bascule : il est placé en détention, dans le couloir de la mort... Pas question qu'il arrive amocher à son procès ! La spirale infernale commence. Interrogatoires, emprisonnement, conditions carcérales, procès... On suit la descente aux enfers d'un homme brisé, désespéré, de plus en plus pessimiste. Arrivera-t-il à prouver son innocence et démêler les fils de cette erreur judiciaire ?

Un excellent roman dans lequel l'auteur dissèque de manière impitoyable les dérives de la société américaine et de son système judiciaire. Un régal !

11 février 2011

Servi par une écriture concise et efficace, ce thriller raconte l'histoire d'un homme ordinaire précipité dans un véritable cauchemar qui, à l'ère d'Internet, n'a rien d'une fiction : le vol d'identité. Un sujet d'actualité, qui peut toucher n'importe qui, n'importe quand.

Témoin d'un terrible accident de la route, Michael Bellicher, consultant en communication à Amsterdam, contacte les secours. Et se retrouve en garde à vue dans la petite bourgade de Monster, accusé d'un homicide. Les preuves sont contre lui mais il jure n'avoir rien à voir dans cette histoire. On lui a volé son identité. "Quelqu'un était en train de foutre ma vie en l'air et si je n'y prenais pas garde, je me retrouverais bientôt avec une condamnation sur le dos". On croit savoir qui on est... jusqu'à ce que quelqu'un affirme qu'il est vous.

Des personnes sans scrupules utilisent son identité à des fins malhonnêtes : accident mortel, cambriolage, fraude bancaire... "Je me sentais menacé de toutes parts. Comme si quelqu'un s'était amuser à me cloner et que des tas de copies de Michael Bellicher sur lesquelles je n'avais aucun contrôle se baladaient un peu partout". C'est un vrai cauchemar qui commence pour Michael Bellicher. Pour prouver son innocence, il mène l'enquête. Et se retrouve dans le milieu des terroristes et des puissants du gouvernement néerlandais. L'histoire prend des proportions gigantesques : son identité servirait à une entreprise de blanchiment d'êtres humains...

On suit avec intérêt et une pointe d'angoisse le combat de cet homme, qui veut récupérer son identité, et de ses acolytes : une avocate énigmatique, un associé qui fait jouer les relations de sa célèbre famille, un avocat de renom, un garde du corps énergique, un informaticien gonflé à l'adrénaline...

Et à la fin de la lecture, une idée s'immisce dans notre esprit : et si c'était notre propre identité qui était usurpée ?

NB : publié pour la première fois en France, le Néerlandais Charles den Tex est considéré dans son pays comme l'un des maîtres du thriller. "Identité volée" a reçu le Gouden Strop, le prix du polar le plus prestigieux aux Pays-Bas.