Une jeune éthologue reçoit un e-mail de son ancien mentor, qui dirigea le laboratoire dans lequel elle étudie le comportement des espèces animales. Si ce message, composé du seul mot “Croatoan”, est en soi énigmatique, le plus troublant est qu’il provient d’un homme qui s’est donné la mort deux ans plus tôt après une grave dépression.
L’envoi posthume survient quand le monde est en proie à d’inquiétants bouleversements. Plusieurs espèces semblent avoir été frappées par un attentat biologique : des colonies d’invertébrés et d’humains rampent et marchent, inexorablement unis comme en un seul corps, à travers villes et forêts. Aucun obstacle ne leur résiste, toute vie qui croise leur chemin est assimilée ou détruite.
Les informations confidentielles que le scientifique a cryptées à l’intention de ses proches conduisent à l’épicentre de ce drame, le laboratoire d’éthologie vers lequel, très vite, tous convergent. Parviendront-ils à l’atteindre ? Et pourront-ils changer le cours de ces terribles événements qui semblent signer la disparition de toute forme de civilisation ?
Écologie, terrorisme et manifestations de masse constituent les piliers de ce roman mystérieux et horrifique qui signe le grand retour de l’auteur de La Caverne des idées et de La Théorie des cordes.
Tu haïras ton prochain comme toi-même
Les tentations radicales de la jeunesse
De Hélène L'Heuillet
Albin Michel
Si la haine est une expérience psychique nécessaire - impossible de grandir ou de passer les étapes de la vie sans en faire l'expérience -, l'absence de refoulement de cet élan pulsionnel est dévastatrice pour la vie en société et pour soi-même. Or la haine s'invite de nos jours dans les dialogues, et surgit au moindre désaccord, entre voisins, dans le couple, dans la famille, au travail, et bien sûr, de façon véhémente, en politique. Et ce nouveau discours de la haine produit nécessairement de nouvelles formes de violence.
Dans cet essai passionnant, Hélène L'Heuillet envisage les mouvements populiste et jihadiste comme des effets de ce nouveau rapport à la haine. Rien d'étonnant dès lors à constater qu'ils attirent ceux qui sont nés au sein même de ces discours, qui ont été socialisés par eux, bercés par leurs rengaines : les jeunes.
Qu'a-t-on dit, ou plutôt que n'a-t-on pas dit, à la jeunesse pour qu'elle soit séduite par le type de radicalité en jeu dans le populisme et dans le jihadisme ? Comment expliquer qu'elle désire à ce point la destruction ?