La Couronne de plumes

"Si la vérité existe, si on peut la saisir, elle est aussi complexe, aussi mystérieuse, aussi délicate qu'une couronne de plumes", nous dit Isaac Bashevis Singer. Et les nouvelles qui composent ce livre montrent à l'évidence l'ambiguïté de la vérité, l'imbroglio du bien et du mal. Que ce soit à New York, à Coney Island, à Bilgoray ou à Varsovie, Singer transporte avec lui le même extraordinaire univers hanté de démons, de revenants, de rabbins miraculeux, de révolutionnaires, d'artistes et de femmes perduesà Tous - Joel Yabloner, le kabbaliste d'East Broadway, Bendit Pupko, le vieil écrivain yiddish, Matilda Bloch, la chanteuse, ou Theresa Stein, dont l'amour fou pour ce débauché de Max Persky dura jusqu'à la dernière minute de sa vie ù, tous ressortissent à une même mystérieuse création où se mêlent les morts et les vivants, les croyants et ceux qui ne le sont pas, aux prises avec une destinée indéchiffrable, mais sur laquelle Singer projette des lueurs. Car ce qui l'intéresse, comme l'a si admirablement dit Jean d'Ormesson, "c'est la vie quotidienne, ce sont des existences presque médiocres, mais illuminées tout à coup du dedans par toutes les magies de l'esprità La réalité quotidienne d'I.B. Singer est hantée à chaque page par quelque chose de sacré, c'est l'humanité". Isaac Bashevis Singer est né près de Varsovie en 1904, d'une très ancienne famille hassidique. Emigré aux Etats-Unis en 1933, il est l'auteur - parmi une quinzaine d'autres livres admirables, tous écrits en yiddish - de L'Esclave, Le Magicien de Lublin, Shosha, Le Blasphémateur, Le Beau Monsieur de Cracovie et de nombreux recueils de contes pour les enfants. Traduite en vingt-deux langues, son oeuvre est publiée en France aux Editions Stock. Il a reçu le prix Nobel de Littérature en 1978.