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Conseils de lecture

16,50
Conseillé par (Libraire)
13 avril 2022

Pierre et Nina partent à la découverte de la nature !

La légende raconte qu’une sorcière habite dans la forêt… Pierre n’y croit pas ! Nina maintient que si !
Ils décident de partir à l’aventure dans cet endroit si tranquille, si doux et si tendre.
Une très belle ode à la nature.

Lou


Jade Khoo

Dargaud

17,00
Conseillé par (Libraire)
31 mars 2022

Poétique et fantastique

« Zoc » 3 lettres comme le son d’une goutte d’eau qui tombe sur le sol. 3 lettres comme le prénom d’une adolescente rêveuse qui possède un don peu banal: ses cheveux attirent l’eau qui devient ru, ruisseau, fleuve quand elle avance dans le paysage. Aussi quand un conseiller d’orientation lui demande ce qu’elle veut faire plus tard, elle écrit « tirer de l’eau avec mes cheveux ».

Le trait est léger et laisse la place aux couleurs douces du pastel, notamment pour des pleine-pages magnifiques, aux couleurs vives et brutes quand la réalité prend le pas sur la rêverie. Une Bd attachante, une balade poétique et fantastique.

Chronique complète :

« Zoc » trois lettres comme le son d’une goutte d’eau qui tombe sur le sol. Zoc trois lettres comme le prénom d’une adolescente rêveuse qui possède un don peu banal: ses cheveux attirent l’eau qui devient ru, ruisseau, fleuve quand elle avance dans le paysage. Aussi quand un conseiller d’orientation lui demande ce qu’elle veut faire plus tard, elle écrit « tirer de l’eau avec mes cheveux ».

Cherchant un petit boulot pendant sa scolarité, on lui demande de déplacer les tonnes d’eau d’un village inondé et de les transporter dans un endroit plus propice. En route elle rencontre un petit homme aux yeux bleus, Kael, qui a quant à lui la singularité de prendre feu lorsque quelqu’un autour de lui, souffre psychologiquement ou physiquement. L’eau et le feu partent ainsi, réunis pour un drôle de voyage. Peut être alors pourront ils ensemble transformer les inondations et la souffrance humaine en nuages?

Ainsi énoncé, cette histoire poétique et tendre peut ressembler à un conte pour enfants. Plus encore, à une fable pour adolescents qui cherchent leur avenir en faisant le bien. C’est difficile l’avenir à concevoir quand on est jeune, sans passion particulière, si ce n’est pour les Châtelets, « sortes de troubadours » au corps d’oiseau. Mais pourtant au delà du récit, en s’arrêtant un peu, le nez dans le bleu du ciel, on distingue aussi les difficultés à ne pas faire le mal même involontairement, à prendre les bonnes décisions pour le bien être de la Terre, à modifier et à guider la nature, comme Zoc guide le cours de l’eau, sans détruire l’existant. Tout est complexe et donne mille raisons à Kael de s’enflammer quand le monde s’embrase de colère.

Au delà cependant de ces réflexions, on se laisse emporter comme les poissons dans le sillage de la chevelure de Zoc par une fable qui, au fur et à mesure de la balade de la jeune fille, respire la poésie des levers et des couchers de soleil, des oiseaux striant le ciel de leurs cris et de leurs vols hiératiques. On erre de jour et de nuit dans la région de Nemours, dans ce gâtinais métamorphosé en décor de rêve.

Le dessin possède le trait simple du manga où quelques stries suffisent à exprimer les émotions d’un visage. Le trait est léger et laisse la place aux couleurs douces du pastel, notamment pour des pleine-pages magnifiques, aux couleurs vives et brutes quand la réalité prend le pas sur la rêverie. C’est une balade à laquelle nous sommes conviés.

A vingt trois ans, Jade Khoo, nait à Fontainebleau, réalise avec Zoc, une Bd attachante, qui vous donne envie de reprendre l’album, de regarder le ciel et les nuages qui s’amoncellent, ou le soleil qui revient. De reprendre ses chaussures de marche ou d’aller pieds-nus dans le ruisseau qui coule derrière la chevelure de Zoc. Une balade poétique et fantastique.


22,90
Conseillé par (Libraire)
31 mars 2022

Fresque sociale et politique

Dans cette nouvelle trilogie , Pierre Lemaître nous plonge au coeur des trente glorieuses .
A travers la famille Peltier installée au Liban, nous suivrons le destin de ces hommes et ces femmes aux prises avec les grands évènements de l'Histoire.
Des histoires d'amours impossibles , la guerre d' Indochine , la corruption et n'oublions pas les meurtres !
Un roman savoureux, jubilatoire et cruel. Une fresque sociale et politique incomparable !
On adore !
Mila


25,50
Conseillé par (Libraire)
29 mars 2022

Contemporain

« A bâbord », « A l’abordage », les amateurs de Bd de pirates et de corsaires ont le vent en poupe avec un genre qui retrouve de nombreux lecteurs. « Raven » était le dernier en date mais « La République du crâne » offre un autre éclairage sur les combats en mer au début du XVIIIème siècle. Bien entendu, les navires à l’horizon, les éperonnages, les combats au sabre sur les ponts de navire en feu sont partie intégrante du récit conduit par Vincent Brugeas, en cette année 1718 près des Bahamas. Trois bateaux vont emmener trois destins différents: celui du capitaine Sylla, mauvais navigateur mais orateur hors pair, celui attribué à Olivier de Vannes, second de Sylla devenu capitaine et qui devient le narrateur des aventures guerrières en tenant un journal de bord, fil conducteur du récit. Enfin, et là réside l’originalité principale de l’album, un troisième vaisseau est confié à la reine Maryam qui dirige un équipage constitué d’hommes noirs, libérés par la force de leurs chaines d’esclaves. Ces trois navires vont faire route ensemble, cherchant à fonder une utopique république sur une île lointaine, avec cependant un ennemi mortel commun: les bateaux de la Navy, défaits et qui n’ont qu’une idée en tête, prendre leur revanche.

Cela sent la poudre mais les auteurs ne se contentent pas d’un récit de pirates traditionnel même si les dessins de Ronan Toulhoat, respectent les règles du genre faisant éclater les pages et les cases sous l’effet des boulets de canon envoyés par les navires ennemis. Tempête, ciel bleu, orages, offrent de belles images de voiliers en mer. Mais le propos comme l’annonce une longue préface se veut plus large et contemporain. Le combat de ces pirates, se décline comme des « honnêtes hommes », voulant se libérer de l’asservissement des rois, qui les ont rejetés en temps de paix après les avoir exploités en temps de guerre, ou des capitaines marchands qui « avaient droit de vie et de mort sur leur équipage ».

Bannis, exclus des règles sociales élémentaires, les trois capitaines et leurs équipages endossent les archétypes des victimes de racisme, de misogynie. Les forbans avides d’or, de combats sanguinaires se transforment peu à peu en futurs citoyens de démocraties naissante. Le mérite des auteurs est de ne pas faire de cette mutation une avancée vers un bonheur absolu fourni par un régime politique nouveau.  ».

On l’aura compris cette BD, tout en respectant avec talent les lois du genre, s’attelle à y plaquer « des idéaux contemporains ». Outre la préface des auteurs, un long texte final de Fadi El Hage illustré par le célèbre dessinateur Howard Pyle, fournit le contexte historique passionnant de l’époque explicitant la colonisation dans les Amériques et traçant un portrait éclairant de Njinga, reine du Ndongo, inspiratrice du personnage de Maryam.

Récit complexe mais fluide, dessins superbes et réflexion politique sociales se mêlent étroitement dans une Bd ambitieuse, qui va bien au delà des récits de genre. Avec les auteurs on monte volontiers sur le pont pour chercher un horizon plus radieux.


17,00
Conseillé par (Libraire)
28 mars 2022

La beauté de la vie

Dans son précédent livre, « La mesure des larmes », Colombe Boncenne évoquait en quelques fragments bouleversants, le chagrin qui avait suivi la mort d'une mère.
Deux ans après, « Des sirènes » raconte, dans un récit d'un grande simplicité et d'une grande justesse, et dont on devine la dimension autobiographique, les mois qui ont conduit des débuts de la maladie à la mort de cette mère. Entre les moments partagés dans l'appartement où la fille a accueilli sa mère, les séjours à l’hôpital, les épisodes drolatiques, ou au contraire dramatiques, Colombe Boncenne colle au plus près de ce qu'a été pour elle l'expérience de ces journées. Mais la beauté du livre tient à ce que le récit n'oublie jamais la vie qui, tout autour, est là et palpite et foisonne. Des liens se renouent, un secret de famille émerge, des rencontres surviennent, inattendues, merveilleuses. La beauté de la vie est là, tout au long du récit, celle d'une île bretonne, celle des arbres, et de leurs racines (belle métaphore), celle de deux tours de verre dans une cité de banlieue, qui « reflètent les nuages et les teintes du ciel ». Et celle, discrète et d'autant plus émouvante d'un amour qui se construit pendant qu'une mère s'éloigne.

Jean-Luc