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Conseils de lecture

Un portrait

Konstanze Von Schulthess

Éditions des Syrtes

10,00
Conseillé par
22 août 2019

Résistantes de l'ombre

La femme de l'auteur de l'attentat manqué contre Hitler du 20 juillet 1944 était aussi une héroïne ! La fille de Nina von Stauffenberg rend hommage à la droiture et l'élégance morale de sa mère, engagée aux côtés de son mari dans ses projets, jusqu'à mettre en péril toute sa famille. Portrait d'une mère indépendante et d'une femme d'exception d'un 20ème siècle dans la tourmente. Pour savoir aussi comment naissent les femmes fortes.


22,00
Conseillé par (Libraire)
22 août 2019

Une uchronie réjouissante

Et si ...
Si Christophe Colomb n'avait pas découvert l'Amérique.
Si les Incas avaient découvert l'Europe !
Ce roman foisonnant nous fait voyager dans l'espace et dans le temps. Avec des moments absolument savoureux comme le regard porté par l'empereur Atahualpa sur les guerres de religion dans cette Europe du XVIème siècle.
On y croise Erik le Rouge, (le pauvre) Christophe Colomb, Charles Quint,Titien et Michelangelo, Cervantès, ...
Erudit et facétieux, il est construit en quatre parties : en guise d'introduction, une saga islandaise où les Vikings débarquent au Canada. La 2ème partie est une réécriture du journal de Christophe Colomb, quelque peu désappointé... La 3ème partie ce sont les chroniques d'Atahualpa, le coeur de l'ouvrage. Il se termine avec Cervantes. J'ai peut-être moins aimé cet épilogue mais la dernière page est magnifique.

On passe un très bon moment avec ce livre à la fois d'aventures, historique et plein d'imagination !

Vanessa


21,00
Conseillé par (Libraire)
21 août 2019

Adam fidèle à lui-même

Bon sang c’est quoi ce bazar? C’est quoi cette vie? Il y a des moments comme cela au cours d’une existence où tout semble partir en quenouille, où tout se dérègle. C’est ce moment particulier qui frappe de plein fouet Paul Lerner. Il prend en quelques jours plusieurs déflagrations simultanées: une jeune femme le suit pour lui avouer qu’elle est sa demi soeur, son meilleur ami décède et il découvre une vie parallèle à son épouse. Cela fait beaucoup pour un seul homme, âgé de 45 ans, ancien écrivain à succès en train de tomber dans l’oubli, revenu en Bretagne, après un séjour parisien de 5 ans et espérant se refaire à cette occasion une nouvelle vie.
On le connait en plus ce Paul Lerner, c’est cet homme qui retourne voir les « Falaises » à Etretat où sa mère s’est jetée auparavant, c’est aussi Paul, écrivain de 40 ans des « Lisières » qui revient dans une banlieue pavillonnaire retrouver ses parents vieillissants. C’est un des doubles d’Olivier Adam, celui qui mélange pour nous perdre, des éléments réels de sa vie et ceux d’un personnage imaginé. Celui qui en fait en partageant ses sentiments de tous les jours nous renvoie notre image dans un miroir d’autant plus réel et fidèle qu’il reflète notre monde, celui des attentats, de la montée du racisme, de notre solitude dans un univers connecté, de nos difficultés à perdre nos enfants devenus adolescents. Des poncifs? Peut être mais le talent d’Olivier Adam est de faire de ce quotidien une oeuvre originale qui nous donne à mieux comprendre nos maux, nos difficultés à vivre, simplement parce que lui, ou Paul, prennent en charge toutes nos névroses, nos peurs. Ce n’est pas un caïd, un fier à bras, ce Paul. Plutôt un être qui a du mal à communiquer avec ses proches, ses collègues,et même ses amis. C’est ainsi. Tous les cinq ans Olivier Adam dresse le bilan de questionnements et des évènements de sa propre vie.

Et comme à chaque fois, cette introspection s’accompagne d’un oeil aiguisé sur notre société et son évolution. Cela doit être probablement ce que l’on appelle « sentir l’air du temps ». Les allers-retours Bretagne Paris permettent d’explorer deux univers: celui des bourgeois bohême d’abord, ces fameux Bobo, avec lesquels Paul-Olivier a travaillé. L’univers de l’édition, du cinéma, des expositions, de la culture dévorée presque au quotidien. Celui de la province ensuite, en l’occurence St Lunaire, Dinard, St Malo, des balades sur les plages, du retour à la nature. Evidemment on préfère Olivier Adam quand, d’un style fluide, il décrit les rochers, la côte, la pluie et les nuages qui reviennent sans cesse comme un symbole du quotidien. Mais il est trop lucide, et trop honnête pour en faire un paradis. Il manie à la perfection une auto dérision salutaire y compris dans sa vie familiale que secoue son épouse et une fille en train de quitter l’adolescence. Il faut négocier car l’existence est
« un sacré sac de noeuds, un putain de sport de rue et Paul acquiesça.
-Sûr c’est pas du badminton »,
comme le chante Alain Chamfort.
On se laisse entrainer avec plaisir dans ce labyrinthe et le récit réserve son lot de surprises avec une fin remarquable qui laisse le soin au lecteur de savoir si Paul va gagner cette fameuse partie de badminton ou comme le dit Olivier Adam, s’il va falloir négocier avec « la loi de l’emmerdement maximum ».

Eric.


21,90
Conseillé par (Libraire)
16 août 2019

Les mémoires d'Adrien

Fils du couple fondateur de la galerie et de la Fondation Maeght, mondialement reconnue, Adrien Maeght raconte une des plus grandes aventures artistiques du XX ème siècle. Un texte en forme de testament. Et de plaidoyer.

Dans les dernières pages de son livre « La Saga Maeght », Yoyo Maeght écrivait: « Si Papa possède encore des capacités de jugement, va t’il faire un bilan de sa vie et prendre conscience qu’il s’est privé de l’essentiel? ». Prenant sa fille au mot, sans jamais évoquer ce défi, à l’aube de sa vie, Adrien Maeght, fils de Aimé et Marguerite Maeght, couple fondateur de la plus grande galerie d’art moderne au monde du XX ème siècle et de la Fondation de St Paul de Vence, trace effectivement dans ce livre un bilan de sa vie et répond aux reproches d’une de ses filles. C’est qu’il est terrible le paradoxe de cette famille au firmament de l’histoire de l’art et totalement détruite par des guerres familiales intestines où les perquisitions succèdent aux procès. Sans doute avec l’âge, Adrien a aujourd’hui 89 ans, la tolérance et la compréhension priment sur le combat et la confrontation. Le livre d’Adrien Maeght est donc dénué de toutes violences et répond explicitement avec pudeur à toutes les accusations d’une vie familiale broyée. Quand Yoyo glorifie son grand père Aimé, à qui elle dresse une statue d’airain, Adrien préfère expliquer son comportement jugé d’enfant gâté ou d’incapable, lui qui sera en froid permanent avec son père dès l’enfance mais sera adoré de sa mère qui lui lèguera à sa mort sa moitié du patrimoine des Maeght, provoquant le début de 50 ans de procédure.
On se dit alors que l’art, l’argent, le pouvoir rendent fous. Qui aurait pu imaginer que Aimé Maeght, orphelin de guerre, titulaire d’un CAP de dessinateur lithographe et Marguerite, sans aucun diplôme, allaient rencontrer, faire vivre, vendre, exposer et côtoyer les plus grands peintres du siècle dernier? Adrien nous aide à remonter cette histoire fabuleuse, déjà bien connue mais agrémentée du regard d’un adolescent qui a vécu ces moments privilégiés. La première rencontre avec Bonnard au Canet et l’incroyable dialogue avec Mme Maeght, totalement ignorante des prix pratiqués par le peintre ou les séances de pose avec Matisse racontent mieux que jamais des moments privilégiés de vie et donnent encore plus d’ampleur à la légende. Bonnard sera l’ami, le mentor de Aimé. Matisse sera le pilier des débuts économiques. Braque, à qui Adrien consacre de nombreuses pages tendres et belles sera l’ami fidèle jusqu’à sa mort en 1963.
Elle devait posséder quelque chose de particulier cette famille. Certainement un amour véritable et sincère pour ses créateurs, si différents du commun des mortels et une véritable passion pour l’art. Et l’on ne peut que croire Adrien Maeght quand il explique son amour des oeuvres qu’il côtoie au quotidien dans la galerie, dans son appartement ou chez les artistes. Même sans révélation fracassante, on lit, ou relit, avec plaisir les portraits de Miro, ami infaillible, les exigences formelles de Giacometti, la gentillesse enfantine de Calder, la jalousie de Chagall. Et les repas du samedi chez les Braque autour du fameux « gigot d’agneau ».

Ainsi se lit ce livre, entre témoignage passionnant du monde de l’art pendant un demi siècle et une sordide histoire familiale, dans laquelle l’amour est inégalement réparti. Adrien Maeght écrit au début de son livre qu’il a « adoré » sa mère et qu’il a « beaucoup aimé » son père. Une nuance affective qui explique probablement en partie la déliquescence familiale. Avec le pouvoir. L’argent. Et la démonstration que l’Art ne peut pas, seul, rendre totalement heureux.

Eric


Vivre et mourir pauvre

Autrement

19,90
Conseillé par (Libraire)
16 août 2019

Le mal ne se maintient que par la violence

Une enquête sociologique au cœur des quartiers pauvres de Glasgow.
Darren McGarvey en sait quelque chose !
Né dans ces quartiers, il n'aura de cesse d'échapper à la spirale de la violence et de la pauvreté. Délaissés par les pouvoirs publics depuis des décennies, ces quartiers sont les plus dangereux du Royaume-Uni.
Ce texte éclaire d'un jour nouveau la colère des exclus et des laissés-pour-compte.
Indispensable !

Coup de cœur de Mila.